Vins et pesticides – Non à la procédure bâillon du CIVB !

Le groupe des élu·e·s régionaux EELV soutient l’association Alerte aux toxiques et sa porte-parole Valérie Murat face aux tentatives d’intimidation et de censure du CIVB. Il appelle la filière viticole bordelaise à recréer un lien de confiance avec les consommateurs, avec le soutien de la Région.
Le tribunal judiciaire de Libourne saisi en urgence doit étudier ce jeudi 29 octobre à 14 heures les poursuites intentées par le Conseil Interprofessionnel des Vins de Bordeaux (CIVB) contre l’association Alerte aux toxiques et sa porte-parole Valérie Murat. Le CIVB réclame notamment le retrait de l’analyse publiée le 15 septembre par Alerte aux toxiques sur le contenu d’une vingtaine de vins labellisés Haute Valeur Environnementale (HVE). Une analyse que le collectif associe à “un dénigrement collectif à l’égard de la filière des vins de Bordeaux” alors que les résultats ont mis en évidence la présence systématique de résidus de pesticides particulièrement dangereux.
Intimider et faire taire
Les élu·e·s régionaux écologistes s’indignent qu’une information d’intérêt général pour la santé de nos concitoyens soit assimilée à du “dénigrement”.
Par cette procédure, le CIVB espère surtout faire taire toute voix discordante en faisant planer la menace de poursuites judiciaires injustifiées. Des poursuites qui nécessitent du temps et de l’argent, que ces associations ne pourront pas consacrer à leurs combats.
Le groupe EELV de la Région Nouvelle-Aquitaine condamne cette tentative de censure de la part du CIVB et renouvelle son soutien à l’association Alerte aux toxiques ainsi à sa porte-parole Valérie Murat. Il invite à participer à la cagnotte en ligne mise en place par l’association pour financer ses frais de justice.
La filière doit regagner la confiance des consommateurs
Cet épisode prouve l’incapacité pour une partie de la profession de sortir d’un modèle ultra-dépendant des pesticides dont les conséquences sont désastreuses pour la Gironde : en 2018, 3800 tonnes ont été répandues sur notre territoire, davantage que dans n’importe quel autre département français. Ces analyses interrogent aussi sur la pertinence de cette certification HVE, dont les conditions d’obtention sont bien trop laxistes. Comme peut-on attribuer une “haute valeur environnementale” à des exploitations agricoles qui peuvent encore consacrer jusqu’à 30% de leur chiffre d’affaires à l’achat de produits chimiques cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques ?
Alors que les consommateurs demandent plus de transparence et souhaitent savourer des vins dépourvus de traces de pesticides, un tel décalage ne peut que renforcer les soupçons de greenwashing et le sentiment de duperie chez les amateurs de Bordeaux. Il est urgent pour la filière d’améliorer ses pratiques et ses labels afin de rétablir la confiance du public. Et il existe déjà une certification qui est gage de confiance et de changement réel des pratiques : le bio.
Les élu·e·s écologistes appellent donc la Région Nouvelle-Aquitaine à réorienter prioritairement ses aides vers les conversions et le maintien des viticulteurs certifiés bio (AB), en particulier dans le cadre du programme VitiREV.