Plénière sur le SRADDET – Partie 2 : transitions

Intervention de Stéphane Trifiletti en séance plénière du 6 mai 2019

Monsieur le président, cher.e.s collègues,

Tout d’abord, saluer le travail conséquent autour du SRADDET dans la durée : 18 mois de travail, deux tournées régionales dans l’ensemble des départements et des territoires.

Ce SRADDET est aussi le résultat d’un fort investissement de notre groupe, dans un échange permanent avec Laurence Rouède, interlocutrice respectueuse, médiatrice, à l’écoute. Nous tenons à la remercier sincèrement pour son travail de coordination, de rédaction, ainsi que pour sa disponibilité de tous les instants.

Le SRADDET est une occasion unique de dessiner le chemin de la transition écologique et citoyenne, d’indiquer la façon dont nous souhaitons réduire l’empreinte écologique dans notre région, en répondant notamment aux enjeux de l’anthropocène.

Notre ambition commune : proposer un aménagement apaisé et résilient, pour nos territoires, au moment où des pans entiers de la société se sentent exclus, bien loin des centres métropolisés, littoralisés, mondialisés.

De la même façon que le Tiers-Paysage accueille la diversité biologique souvent exclue ailleurs, mais prête à inventer les nouvelles configurations avenir, les Tiers-Territoires doivent accueillir les nouvelles façons d’engager l’avenir. Le SRADDET doit être la matrice de notre engagement pour l’égalité des territoires.

Certains pans du Schéma s’inscrivent dans ce nouveau paradigme. Sur l’Énergie – Climat, le scénario régional s’inscrit dans les nécessaires engagements internationaux de la France sur le climat via le triptyque – sobriété – efficacité énergétique – énergies renouvelables ambitieux. Nonobstant, notre Région créera plus d’emplois endogènes qu’en prolongeant l’approvisionnement actuel en énergies fossiles et fissiles.

Faire évoluer fortement notre production agricole, donc notre alimentation vers l’agroécologie, via la sortie complète des pesticides est une belle opportunité pour redonner sens et fierté à notre monde agricole. Le paysan, c’est celui qui est du pays. Il y a dans le maintien de l’activité et sa reconnaissance par la société un enjeu fondamental d’aménagement du territoire et de santé publique. Sortir des pesticides, c’est également un formidable levier pour défendre le vivant.

En matière de protection de la nature, notre Région peut devenir une région à biodiversité positive.  Au moment où le gouvernement affaiblit le Conseil national de protection de la nature, au moment même où les scientifiques de l’IPBES publient un rapport – terrible – sur l’effondrement en cours du vivant sur notre planète, la volonté d’intégrer une cartographie opératoire sera une ligne de force du document, véritable marqueur pour les SCOT et PLU quant aux Trames Vertes et Bleues. Autre avancée majeure, LA règle permettant de donner plus de force en privilégiant l’évitement, puis à la réduction et AU PIRE à la compensation.

De surcroît, ce SRADDET s’appuie sur un Plan Régional pour la Prévention et la Gestion des Déchets exigeant, intégrant un plan de développement de l’économie circulaire ambitieux.

Certains points du SRADDET restent néanmoins décevants voire éloignés des enjeux des temps présents

Évidemment, nous devons éviter les nouvelles infrastructures écocidaires au moment où, par exemple, le temps de parcours ferré entre Saintes et Bordeaux devient plus long qu’entre Bordeaux et Paris ! Il y va de l’isotropie et de l’égalité des territoires et des citoyens.

Ce SRADDET doit également amplifier l’affirmation de la défense de nos communs, par exemple l’eau. Si la priorisation des usages tels que définies par le code de l’environnement est réaffirmée dans ce SRADDET, nous devons imaginer des projets de territoire d’excellence en terme d’ingénierie écologique au-delà du seul stockage, au moment où le m³ d’eau rendu stocké revient à près de 8 euros (dont 5 euros par m³ d’argent public).

Par exemple sur l’Aume Couture (affluent de la Charente), en privilégiant une gouvernance élargie et renouvelée, au moment où les territoires réclament des systèmes alimentaires relocalisés et vertueux : bref une gouvernance partagée et pluraliste représentant réellement l’ensemble des usagers de l’eau.

Pour finir souligner que ce SRADDET sera d’autant plus appétant qu’il sera en cohérence, voire LE tremplin de la plénière NéoTerra de juillet.

Je vous remercie.
[Seul le prononcé fait foi]