Si on veut maintenir et développer le bio, l’État doit verser sans délai les aides en attente
COMMUNIQUE DE PRESSE 27 février 2017
Depuis plus de deux ans, beaucoup d’agriculteurs attendent les aides qui leur sont dues par l’État au titre du maintien ou de la conversion à l’agriculture biologique. Ainsi, comme le reconnaît lui-même le ministère de l’Agriculture, 22 000 demandeurs de mesures agroenvironnementales et 26 000 d’aides bio n’ont pas reçu de versement depuis deux ans.
Cette situation est intolérable. Ce manque financier pour beaucoup est intenable et les précipite vers la faillite. Alors que le Salon de l’agriculture se déroule actuellement, les agriculteurs bio s’interrogent à juste titre sur la volonté du gouvernement de les soutenir et de promouvoir leur mode de production.
Cette situation handicape fortement la politique de l’exécutif de la Région Nouvelle-Aquitaine qui s’est fixé pour objectif d’orienter l’agriculture régionale vers une agriculture durable : le bio et l’agro-écologie en sont les piliers fondamentaux dans le cadre d’un aménagement équilibré de notre territoire avec des petites et moyennes fermes en privilégiant notamment les circuits courts.
Les moyens pour y parvenir ont été fixés clairement : aider le maintien et la reconversion vers l’agriculture biologique pour atteindre une « Surface Agricole Utile Bio » de 20% à la fin du mandat et augmenter le budget attribué à l’agriculture bio.
Cette volonté politique est une réponse à la forte croissance de l’agriculture biologique dans un contexte où les consommateurs soucieux de leur santé exigent une alimentation saine.
Alors que le contexte économique est porteur pour l’agriculture biologique et très morose pour les filières conventionnelles, les demandes de conversion au titre des années 2015 et 2016 en Nouvelle-Aquitaine connaissent une forte augmentation. Le bio représente ainsi 5 % de la surface agricole totale de la région soit environ 200 000 ha avec une progression de 65 000 hectares entre 2015 et 2016.
L’État doit faire sa part dans l’accompagnement de la filière et verser sans délai toutes les aides en souffrance depuis 2 ans. Il serait pour le moins étonnant qu’il y ait une différence de traitement d’une part, entre les filières agricoles conventionnelles qui bénéficient d’aides d’urgence à l’occasion de crises sanitaires ou de crises des prix agricoles à répétition et d’autre part les filières bio, qui justement, en garantissant une production de qualité respectueuse de l’environnement et de la santé et des justes prix pour les agriculteurs, seraient le meilleur moyen d’éviter ces crises et la disparition des paysans !
Le groupe écologiste et citoyen EELV au Conseil régional Nouvelle-Aquitaine exige en conséquence que toutes les aides en retard soient versées sans délais et demande à l’état de ne plus faire de différence de traitement des dossiers agricoles.
Lionel Frel, président du groupe écologiste et citoyen EELV au Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine
Jérôme Orvain, Délégué à l’agroécologie et agriculture biologique