Pollutions du bassin de Lacq : l’ARS doit publier sans délai les études épidémiologiques

communiqué de presse
Groupe écologiste et citoyen
au Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine
25 juillet 2018

Le groupe écologiste et citoyen au conseil régional de Nouvelle-Aquitaine exige la publication sans délai des études épidémiologiques sur l’impact des activités industrielles du Bassin de Lacq sur la santé des populations environnantes.

En juin dernier avant que n’éclate le scandale sanitaire de l’usine Sanofi de Mourenx, Jean-François Blanco, conseiller régional écologiste du Béarn, avait interrogé une nouvelle fois l’Agence Régionale de Santé de Nouvelle-Aquitaine sur le planning des études épidémiologiques sur les riverains du bassin de Lacq menées par les services de l’État. Il n’a obtenu à ce jour aucune réponse.

L’Association des riverains des sites industriels du bassin de Lacq vient de porter plainte pour « mise en danger d’autrui » et « administration de substances nuisibles » contre Sanofi et l’État.

Cette plainte également portée par Jean-François Blanco en tant qu’avocat de l’association fait suite aux révélations sur les rejets toxiques de l’usine de Mourenx, où est fabriqué l’antiépileptique Dépakine. Elle s’appuie sur un avis rendu le 12 juillet dernier de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), Cette note a été commandée en urgence par les autorités. Elle met en lumière le fait que, faute de mesures prescrites concernant les rejets de valproate de sodium, la substance active de la Dépakine, « il n’est, aujourd’hui, pas possible d’écarter des effets neurodéveloppementaux et néfastes sur la reproduction chez les enfants« .

Ces premières conclusions sont extrêmement préoccupantes. Elles justifient l’urgence d’étendre les investigations sanitaires, au-delà du site de production de Sanofi. En effet, en mars 2016, la SEPANSO avait révélé une étude réalisée en 2002 par l’Institut de santé publique, d’épidémiologie et de développement (Isped), dans la zone la plus proche des usines du Bassin de Lacq en Béarn. L’étude portait sur la période 1968-1998 et faisait ressortir, dans les cohortes de populations du bassin de Lacq, une surmortalité de 14% chez les moins de 65 ans, une surmortalité de 56% sur la dernière décennie de l’étude, une hausse de 34% des cancers des voies respiratoires sur la même période.

Malgré ces indicateurs extrêmement inquiétants, aucune nouvelle étude n’avait été diligentée. C’est pourquoi, Jean-François Blanco avait demandé « l’organisation d’une expertise indépendante sur les nuisances ainsi qu’une expertise épidémiologique » en particulier concernant les émanations d’effluents gazeux chargés en acroléine, évacués dans l’atmosphère par les torchères des sites industriels de traitement du gaz d’Arkéma et de SOBEGI, venu s’installer en 2013.

Il est donc à craindre que le scandale sanitaire aille bien au-delà du site de Sanofi de Mourenx. C’est pourquoi, nous renouvelons notre demande de publication sans délai du périmètre des études de l’Agence Régionale de Santé de Nouvelle-Aquitaine et des premiers résultats disponibles. Nous demandons également la mise en place d’un suivi permanent et exhaustif de l’ensemble des polluants rejetés dans l’environnement (air et eau) par tous les sites de production industrielle.

Il est inadmissible de sacrifier la santé des populations au motif de protéger des industries qui polluent en toute opacité et en toute impunité depuis des années. Notre groupe vote contre et continuera à voter contre toute subvention de la Région à ces entreprises.

Le groupe Écologiste et Citoyen – EELV à la Région Nouvelle-Aquitaine