Loi sur les langues régionales : stop au mépris des députés LREM et du gouvernement !

Le groupe des élu.e.s écologistes et citoyens au Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine exprime sa colère après le dépôt, par des députés de la majorité, d’un recours devant le Conseil constitutionnel contre la loi sur les langues régionales. Ils appellent à cesser ce mépris pour ces patrimoines culturels vivants et invitent l’État a enfin ratifier la charte européenne des langues régionales ou minoritaires.
Jeudi 22 avril 2021, 60 députés du parti présidentiel LREM ont déposé un recours devant le Conseil constitutionnel contre la loi relative à la protection patrimoniale et à la promotion des langues régionales, dite loi Molac (du nom du député qui l’a proposée). Un recours surprise, intervenu quelques heures avant la promulgation attendue de la loi par le Président de la République.
Car, le 8 avril, la loi Molac avait été adoptée à une très large majorité (247 voix contre 76) : une victoire dont nous nous étions félicités. Cette grande avancée pour la reconnaissance, la promotion et l’enseignement des langues régionales a été obtenue après long combat.
En effet, plusieurs tentatives législatives en faveur des langues régionales ont échoué depuis vingt ans, dont la dernière à l’automne 2015. Et durant l’examen de la proposition de loi du député Paul Molac, le gouvernement a tenté – sans succès – de faire disparaître les apports des sénateurs et sénatrices écologistes en faveur de l’enseignement immersif et du versement obligatoire du forfait scolaire au moment du dernier passage du texte à l’Assemblée.
« Cette loi apporte enfin un cadre favorable à la protection de ces langues ! s’enthousiasme Katia Bourdin, conseillère régionale de la Charente-Maritime et présidente de la commission culture à la Région. En effet, la transmission de ce patrimoine aux nouvelles générations nécessitent un soutien sans faille de la part de l’État et des collectivités. Une mission que nous prenons très à cœur en Nouvelle-Aquitaine, d’autant que notre région est celle qui compte le plus de langues régionales. Mais pour aller plus loin, il est urgent que la France ratifie la charte européenne des langues régionales. »
Cette charte, adoptée en 1992 par le Conseil de l’Europe, vise à protéger et à promouvoir les langues régionales ou minoritaires en qualité de patrimoine culturel européen menacé de disparition. La charte proclame que les langues régionales participent au renforcement de la démocratie et de la diversité culturelle, sans pour autant remettre en question  la souveraineté nationale et  l’intégrité territoriale. Si la France l’a signée en mai 1999, elle n’a jamais procédé à sa ratification.
« 25 pays d’Europe ont déjà ratifié cette charte, rappelle Katia Bourdin. Il est temps pour la République En Marche d’accepter cette réalité : oui, les langues régionales sont une richesse pour la France et la République ! Nous demandons à ce que cesse immédiatement ce mépris. »
Katia Bourdin, conseillère régionale de la Charente-Maritime et présidente de la commission culture.