Lac de Caussade : l’État reprend la main

COMMUNIQUE DE PRESSE
4 avril 2019

Le groupe écologiste au Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine se félicite de la décision rendue par le tribunal administratif de Bordeaux le 29 mars dernier qui a rejeté la demande de la chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne et du Syndicat départemental des collectivités irrigantes (SDCI). Promoteurs de la retenue d’eau dite du «lac de Caussade», ils demandaient de revenir sur l’annulation de l’arrêté délivré par l’ancienne préfète du Lot-et-Garonne, Madame Willaert, qui avait autorisé la création du lac par un arrêté du 29 juin 2018.

Nous avions déjà salué, en octobre 2018, la décision de l’État de retirer cette autorisation de création de la retenue : les ministres de l’agriculture et de l’écologie estimaient alors que le projet était illégal, puisqu’il ne respectait pas le schéma directeur d’aménagement et de gestions des eaux (SDAGE).

Les travaux de construction de la retenue avaient néanmoins été menés dès novembre 2018, dans un climat d’intimidation et en dépit de l’intervention de la gendarmerie, engendrant un préjudice écologique considérable : destruction d’un ruisseau et de sa faune protégée.

Cette retenue donnait également un triste signal : celui de l’appropriation par un petit groupe, de la ressource en eau, qui doit rester un bien commun.

Face à cette situation de déni démocratique favorisant une vision de court terme, notre groupe avait proposé une motion en séance plénière du 4 mars 2019 pour que l’assemblée régionale :

  • rappelle ses objectifs de protection des zones humides, qui sont des puits de carbone, et par conséquent que la zone Pinel-Hauterive sur le Caussade, affluent du Tolzac était une zone humide à protéger ;
  • refuse la construction d’une retenue de près d’un million de mètres cubes qui va détruire l’équilibre hydrique du secteur en confisquant la ressource au fur et à mesure du réchauffement climatique ;
  • condamne un chantier illégal mené avec les moyens financiers de la Chambre d’agriculture –qui reçoit des financements publics importants-, au bénéfice de quelques irrigants, sans aucun contrôle sur la qualité d’un ouvrage bâti clandestinement qui présentera un danger en cas de rupture ;
  • demande la remise en état immédiate du site détruit.

Nous, élu·e·s écologistes, avions également répondus présents à l’appel des associations FNE et Sepanso pour un rassemblement devant le tribunal administratif de Bordeaux lors de l’audience, le 14 mars 2019.

Dans ce dossier, comme dans tous ceux concernant la gestion de l’eau pour l’agriculture, nous appelons à une profonde évolution des pratiques agricoles vers l’agroécologie et à de véritables conditionnalités : économies d’eau impératives face au changement climatique, respect de la priorité à l’eau potable et aux milieux naturels, projets de territoire à l’échelle des bassins et incluant tous les usagers.

Nous souhaitons désormais le retour à un débat apaisé, démocratique et transparent. Nous devons collectivement nous adapter au dérèglement climatique et la seule solution est un changement profond des pratiques agricoles et des modes de décision.

A partir de là, les écologistes seront aux cotés de tous les agriculteurs.

Le groupe écologiste et citoyen au Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine