Intervention relative aux artisans de la paix

Par Lionel Frel – Intervention en séance plénière du 10 avril 2017

Cher Président, cher-es collègues,

Ce 8 avril 2017 restera une jour historique, un événement marquant pour toute notre région, pour le département des Pyrénées-Atlantiques, pour le Pays Basque, nord et sud.
Ce 8 avril 2017, Euskadi Ta Askatasuna, Pays Basque et Liberté, l’ETA a rendu définitivement et totalement les armes que l’organisation détenait encore.
Ce chemin de la paix a commencé le 5 septembre 2010, quand ETA a annoncé un cessez le feu « permanent, général et vérifiable ». Un an plus tard, le 20 octobre 2011, l’organisation indépendantiste basque annonçait « la fin définitive de son action armée ».
Depuis de nombreux mois, ETA était dans l‘impossibilité d’aller au bout du processus de désarmement, les États espagnol et français refusant de prendre possession des armes.
Il aura fallu la mobilisation de la société civile, pour engager la restitution des armes restantes. Cette société civile qui a pris le relais et fait l’interface entre ETA et le gouvernement français pour que la remise des armes se fassent en toute sécurité. Ce 8 avril 2017, ETA a remis la liste de ses caches d’armes, la police a pu en prendre possession.
Plus aucun obstacle n’existe maintenant pour que ce chemin de paix se poursuive, la prochaine étape doit être notamment la mise en place d’une justice transitionnelle avec la réparation pour toutes les victimes et le rapprochement de leur famille des prisonniers appartenant à ETA détenus tant par la France, que par l’Espagne.
C’est toute la société civile basque qui a initié cette journée du 8 avril 2017, avec des représentants d’associations, de syndicats, des personnalités, des élus de presque tous les horizons politiques. Grâce à toute la société civile basque, nous savons que les armes se taisent sur le Pays Basque, nous savons que ce sont les chants des oiseaux et les rires des enfants que l’on entend désormais en Euskadi.
La société civile basque était représentée par 53 personnalités, 53 personnes à exhorter le gouvernement français à prendre part au désarmement d’ETA et à emprunter ce chemin de paix.

Je voudrais dire notre fierté que notre collègue Alice Leiciagueçahar, au sein de ce large collectif, ait fait partie de ces artisans de la paix pour permettre que ce premier pas soit fait.

Je vous remercie.
[Seul le prononcé fait foi]