Intervention relative au rapport sur la situation en matière d’égalité entre hommes et femmes de la Région Nouvelle-Aquitaine

Intervention de Katia Bourdin en séance plénière du 23 octobre 2017

Monsieur le président, chers collègues,

Cette visibilité annuelle de la situation de l’égalité entre les femmes et les hommes présente un état des lieux intéressant, mais on ne mesurera véritablement l’intérêt qu’à long terme lorsqu’on pourra comparer les rapports et évaluer l’impact de l’action régionale.

Ce diagnostic permet une approche quantitative de la situation avec des données chiffrées, mais ne présente pas malheureusement d’approche qualitative sur les conditions de travail et on pourrait imaginer ajouter de nouveaux indicateurs.

Le Conseil régional a voté il y a presque un an maintenant l’engagement à la signature de la charte européenne pour l’égalité des femmes et des hommes dans la vie locale, ce travail engagé avec nos partenaires exige une exemplarité de la collectivité employeuse en matière d’égalité professionnelle.

Nous pouvons dire que notre Région a fait les bons choix en actant la promotion de l’égalité interne : la mise en place d’un réseau de référents au sein des services, la formation du personnel, les réunions,  les conférences, ainsi qu’une campagne de communication pour la promotion de l’égalité.

Dans les choix politiques du Conseil régional des signaux forts comme le séminaire sur l’entrepreneuriat des femmes à Limoges le 5 octobre dernier, mais aussi les symboles comme celui de faire le choix de rebaptiser un lycée lycée Simone Veil, n’en déplaise à certains.

Un symbole également, le plan de soutien à la politique régionale de féminisation du sport, que nous voterons tout à l’heure.

Nous avons la chance d’avoir à notre disposition des outils concrets pour promouvoir cette égalité :

  • Le label  égalité /diversité qui permet de repérer les initiatives vertueuses des sociétés et nous donne des indicateurs dans les choix de nos partenaires et dans la commande publique ;
  • Le rapport du conseil à l’égalité qui suggère de conditionner les financements publics vous propose un guide pratique pour une communication publique sans stéréotypes de sexe ;
  • Les outils fournis par l’Association française du conseil des communes et régions d’Europe (AFCCRE) pour la mise en place de la Charte européenne ;
  • En plus proche, PRISME, l’observatoire de l’égalité en Limousin.

Parmi les chiffres que présente ce rapport, certains nécessiteraient d’être interrogés  :

  • La représentation des femmes dans les grades d’avancement ;
  • La mixité dans les instances de décision de l’administration, le fameux plafond de verre pour les femmes : les femmes occupaient seulement 24 % de ces emplois dits fonctionnels en 2015.

Pour information, l’obligation légale en matière de représentation des femmes dans les emplois fonctionnels sera  de 40% en 2018 et les collectivités qui ne respecteront pas cet engagement devront s’acquitter de pénalités (loi 2012-347 du 12 mars 2012).

Une question à se poser aussi : les écarts salariaux résultent-il vraiment des interruptions de carrière et des temps partiel et congés parentaux que prennent plus volontiers les femmes que les hommes (le temps partiels et le congé parental sont à plus de 85 % pris par les femmes) ? Pourquoi, dans ce cas dans la catégorie A les écarts sont ils les plus significatifs ?

Tout aussi inquiétant, le taux d’absence des femmes salariées dans la catégorie maladies professionnelles : les femmes sont trois fois plus nombreuses que les hommes à être victimes de maladies professionnelles. De quelle maladie s’agit-il ?

Nous avons tous la volonté de concrétiser et de faire l’égalité entre les femmes et les hommes mais nous avons bien compris que cette égalité n’est malheureusement pas naturelle, pour preuve le comportement de certains hommes au sein de cette Assemblée quand une conseillère prend la parole mais qui ne se gênent pas eux même pour abuser du temps de parole qui leur est accordé.

Oui, la parité n’est pas naturelle et la volonté seule ne suffit pas et la motion proposée par le groupe Front national en est la preuve.

Il reste encore beaucoup de pages à écrire pour la mise en place de la politique régionale.

Sachez, monsieur le président, que notre groupe qui a milité longtemps pour que ces lois existent, sera particulièrement vigilant et actif pour que désormais, l’ensemble des politiques mises en œuvre par la Région prennent en compte ce sujet transversal qui est une priorité nationale et qui doit être aussi régionale. Et comme le CESER, nous serions partisans de créer une commission paritaire dédiée à l’égalité entre les femmes et les hommes.

Je vous remercie.

[Seul le prononcé fait foi]