Intervention relative au Plan Santé Environnement 3 Nouvelle-Aquitaine 2017-2021

Par Laurence Motoman – Intervention en séance plénière du 27 juin 2017

Cher président, cher-e-s collègues,

Le Plan Santé Environnement (PRSE3) dans sa troisième version, pour la période 2017-2021 est une avancée certaine pour la prise en compte dans notre région des facteurs environnementaux, face aux risques pour la santé publique.
Nous sommes satisfaits que pour la première fois, la Région soit copilote de ce plan avec la DREAL et l’ARS, car les enjeux de santé environnementale impactent l’ensemble de la société.
Selon l’OMS, 24% de la charge mondiale de morbidité et 23% des décès seraient dus à des facteurs environnementaux. D’autres études, démontrent que nous sommes désormais entraînés dans la sixième extinction de masse qu’aura connu la Terre.
Mais, pour la première fois, l’espèce humaine en est la cause. Diverses substances de synthèse ont colonisé l’air, l’eau, la terre, l’alimentation et donc le vivant dans son ensemble. Il est essentiel de réduire l’exposition des populations à ces toxiques connus et reconnus.
Alors, oui ce troisième plan régional santé environnementale va dans le bons sens, mais aurait gagné en lisibilité, s’il avait intégré dans le document l’intégralité de l’état des lieux qui nous avait été présenté en concertation et qui a permis d’y ajouter  les perturbateurs endocriniens à la liste des risques et dangers pour la santé.
Sur le volet de l’eau destinée à  la consommation humaine (EDCH), nous sommes confrontés à un nombre croissant de résidus médicamenteux, antibiotiques, anticancéreux, œstrogène… et autres molécules de synthèse dans l’eau que nous consommons. Car, les stations d’épuration ne sont pas équipées  pour leur filtration.
En amont, ce PRSE3 pourrait être un outil de sensibilisation à la santé environnementale, auprès des professionnels de santé. 
En aval, bien que hors champ de la délibération, mais en cohérence avec des actions transversales, la Région pourrait soutenir l’innovation et la recherche, afin d’améliorer la filtration des résidus médicamenteux.
Il faudra rester vigilant quant à la gouvernance du PRSE3, ainsi que le financement de ses mesures. Les montants financiers consacrés à ce plan paraissent bien dérisoires, face à l’ampleur des problèmes à résoudre, dont le coût se chiffre en centaines de milliards d’euros.
Le préventif restera toujours moins onéreux que le curatif. Pour exemple, les coûts directs et indirects de la pollution atmosphérique en France ont été évalués en 2015 par une commission parlementaire à plus de 100 milliards d’euros par an.

Enfin, ce plan doit servir d’outil opérationnel à la mise en œuvre de politiques ambitieuses et cohérentes entre elles. Sans hésiter à remettre en cause des intérêts n’allant pas dans le sens l’intérêt général et des générations futures.
Je vous remercie.
[Seul le prononcé fait foi]