Intervention relative à la stratégie aéroportuaire régionale

Intervention de Christine Seguinau en séance plénière du 23 octobre 2017

Monsieur le Président, cher-es collègues,

Notre groupe écologiste et citoyen salue tout d’abord l’immense travail qu’a mené notre collègue Mathieu Bergé sur ce dossier et notre association à cette réflexion ainsi qu’à la prise en compte de certaines de nos demandes.

Nous considérons que cette stratégie aéroportuaire est une réelle avancée pour amorcer nos convictions et demandes répétées depuis de nombreuses années.

En effet, pour la première fois, notre Région va stopper les investissements dans les aéroports en se concentrant simplement sur les dépenses de fonctionnement et sur l’égalité de traitement par catégorie d’aéroport.

La participation à 25 % dans les syndicats mixtes des aéroports de La Rochelle, Biarritz, Bergerac, Brive, Pau et Limoges (même si pour celui-ci ce sera à un horizon plus lointain… ) sous conditions de minorité qualifiée et contrat d’objectifs qui seront suivis, est une très bonne chose pour peser sur les décisions en matière de trafic et de développement durable.

Nous appelons également fortement à ce que la société aéroportuaire de Bordeaux-Mérignac reste sous gouvernance publique et ne soit pas privatisée comme celle de Toulouse, car cet élément est le socle de notre politique et stratégique de la Nouvelle Aquitaine.

Pour les autres aéroports, la possibilité de participer sur certaines lignes, comme par exemple les lignes Poitiers-Lyon ou Agen-Paris est clair et cohérent.

La création d’un Établissement Public Aéroportuaire (EPA) pour porter l’ensemble des aéroports faisant objet des 25 % de participation dans le syndicat mixte et de la société aéroportuaire de Bordeaux-Mérignac va permettre de construire et suivre une politique et de créer des relations avec les aéroports proches comme Fontarrabie, Toulouse et Nantes.

Ces mesures peuvent, à moyen terme, conduire à la fermeture de certains aéroports avec un report modal plus vertueux vers le train, comme celui d’Agen par exemple. Le report modal sur la LGV vers Paris serait important sur la ligne aérienne et une maitrise des dépenses publiques ainsi qu’un meilleur maillage de dessertes plus vertueuses de notre territoire.

Mais malgré la prise en compte d’exigences de critères de développement durable dans les futurs contrats d’objectifs, il nous paraît capital de rappeler que les avions sont les plus gros émetteurs de gaz à effet de serre par kilomètre parcouru et que pour cette raison, les élu-es écologistes ne soutiennent pas les subventions pour ce mode de transport.

De plus, la Région Nouvelle-Aquitaine s’est engagée dans des objectifs ambitieux de réductions de gaz à effet de serre, et dans ce sens il y a une contradiction forte.

Nous demandons pour prendre de la hauteur, que soit explicitement inscrit avec la création de l’Établissement Public Aéroportuaire, l’instauration d’une taxe carbone dédiée au financement des liaisons interrégionales pour faciliter le report modal vers le train afin que les lignes transversales ferroviaires voient, ou revoient, le jour comme La Rochelle-Lyon, Poitiers-Lyon et Bordeaux-Lyon.

Pour toutes ces raisons, notre groupe s’abstiendra sur cette délibération et votera contre tous les amendements proposés par l’UDI.

Je vous remercie.

[Seul le prononcé fait foi]