Intervention relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire en restauration collective dans les lycées

Par Thierry Perreau – Intervention en séance plénière du 27 juin 2017

Cher président, cher-e-s collègues,

D’après une étude de l’ADEME publiée en 2016, le gaspillage alimentaire génère 10 millions de tonnes de biodéchets par an en France. Le coût financier total de ce gâchis s’élève à 16 milliards d’euros par an. Et ne nous attardons pas sur les impacts environnementaux et sociaux qui sont très élevés : consommations d’eau, d’intrants, d’énergie, émissions de gaz à effet de serre, mobilisation de terres agricoles inutilement.

Tous les secteurs de la chaîne alimentaire sont concernés par ce gaspillage. Et ce alors que parallèlement, les besoins d’aide alimentaire explosent et que les associations caritatives et de solidarité comme les banques alimentaires peinent à satisfaire la demande croissante. Cette situation n’est plus acceptable, que ce soit au niveau éthique, environnemental, social et financier.

Le secteur de la consommation dont fait partie la restauration collective prend part à ce gaspillage à hauteur de 33 %.

L’étude de l’ADEME pré-citée donne également les chiffres concernant la restauration collective et notamment scolaire : dans un lycée la moyenne du gaspillage est de 150g/convive/repas et le coût financier total généré de ce gaspillage est de 0,68 €/convive/repas.

Ces chiffres pourraient paraître faibles mais si on les multiplie par le nombre de repas servis dans les lycées, c’est-à-dire plusieurs centaines de millions par an, on atteint vite des montants très élevés. Pour les 296 lycées de notre Région, le coût pour notre collectivité est de l’ordre de plusieurs millions d’euros par an.

Au vu de ce contexte, la région Nouvelle-Aquitaine se doit d’être exemplaire pour lutter contre le gaspillage alimentaire dans ses lycées. Le plan qui nous est proposé aujourd’hui est une première étape visant 20 % de diminution du gaspillage la première année et 30 % en trois ans.

Il permettra des économies substantielles d’argent public qui pourra être réinjecté par les lycées dans l’achat de produits de qualité, bio et locaux.

La démarche de lutte dans les lycées doit être globale et intégrer l’ensemble des parties prenantes : les lycéens, les enseignants, les personnels de cuisine, les gestionnaires, les associations, les syndicats de déchets locaux, les fournisseurs. Le plan d’actions proposé répond à ces critères et devrait renforcer les démarches vertueuses existantes dans un certain nombre de lycées et permettre leur généralisation à de nombreux autres, pour atteindre à terme l’ensemble des lycées.

Notons en particulier dans ce plan, l’implication de volontaires en service civique qui seront encadrés et formés par des associations retenues suite à l’appel à projet jeunesse.

En conclusion, le groupe des élu-es EELV écologiste et citoyen apporte son soutien total à ce plan et demande qu’une transversalité au niveau des différents élu-es et services concernés puissent concourir à sa pleine réussite.

Je vous remercie.

[Seul le prononcé fait foi]