Intervention de Jean-Louis Pagès à propos du Schéma Régional de Développement Économique, d’Innovation et d’Internationalisation (SRDEII)

Par Jean-Louis Pagès – Intervention en séance plénière du 19 décembre 2016

Cher Président, cher-es collègues,

Ce schéma a fait l’objet d’une bonne concertation aussi bien au niveau des territoires que des acteurs. Bernard Uthurry n’a pas ménagé sa peine et il faut lui reconnaitre son ouverture d’esprit et son écoute.

Le groupe EELV se félicite également de la bonne concertation au sein de l’exécutif qui a permis à nos deux vice-présidents de faire prendre en compte les priorités écologiques comme la transition énergétique et l’économie circulaire, mais aussi au groupe dans son ensemble d’émettre des propositions d’amendements qui ont été intégrées au schéma

On peut regretter le formalisme du contenu du schéma imposé par la loi NOTRe, trop « économiciste ». Le SRDREII d’après la loi traite du développement économique et non de l’économie dans sa globalité. L’économie ne se résume pas en effet à une production et consommation de biens et de services, il y a de l’humain derrière tout ça.

Dans l’introduction, Alain Rousset écrit que « Nous considérons que l’humain est au cœur du développement économique et que les échanges au sein des entreprises d’un même secteur d d’activité ou d’un même secteur géographique sont les meilleurs leviers de collaboration et de développement des initiatives ». Certes, mais il n’est pas exprimé explicitement que l’économie doit être au service de l’homme et non l’inverse et qu’elle doit concourir également à préserver les conditions d’habitabilité de la Planète pour les générations présentes et futures.

Le développement économique n’est donc pas un but en soi mais un moyen au service des hommes et des femmes pour une vie digne et meilleure sur une planète préservée.

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Aussi, se pose la question de la finalité de la production de biens et de services et de leur consommation. Les grands défis écologiques et sociaux, suite justement à un développement économique se souciant jusqu’à peu de l’environnement ; devraient se traduire concrètement par la mise en œuvre de la transition écologique et sociale de l’économie afin de changer totalement de paradigme économique. Cette transition devrait donc chapeauter l’ensemble des 9 orientations prioritaires transversales et non en constituer une parmi ces neuf comme c’est le cas.

Cela dit, le groupe EELV est pleinement satisfait de la place importante accordée dans ce schéma à la transition énergétique qui s’appuie sur le triptyque : sobriété énergétique, efficacité énergétique et développement des énergies renouvelables. Notre région a de formidables atouts dans ce domaine et peut devenir le laboratoire d’excellence de cette transition énergétique qui contribuera à la fin de l’ère des énergies fossiles et fissiles.

De manière identique, nous sommes très satisfaits que le SRDEII mette l’accent sur le développement de l’économie circulaire. Il est temps en effet d’arrêter dans les plus brefs délais le gaspillage insensé de nos ressources non renouvelables qui génère de surcroît des impacts environnementaux et sanitaires. Passons donc rapidement de l’économie linéaire mortifère à une économie circulaire vertueuse et avec tout comme pour la transition écologique, de très nombreux emplois à la clé de tous niveaux et non délocalisables qui vont irriguer nos territoires, même les plus ruraux.

L’Économie Sociale et Solidaire comme une économie à part entière

En ce qui concerne l’Économie Sociale et Solidaire (ESS), nous apprécions avec une très grande satisfaction que le SRDEII considère l’ESS comme une économie à part entière avec ses spécificités et non plus comme simplement comme une niche dédiée à la réparation sociale. Les associations, coopératives, mutuelles et fondations constitue un abondant vivier d’innovation et un bouillonnement sociétal intense sur les territoires. L’ESS représente déjà 12% des emplois de notre région et nous espérons qu’elle prendre encore plus d’ampleur dans notre région.

Concernant l’agriculture, nous regrettons qu’elle soit ravalée dans le SRDEII au rang de simple filière économique, catégorisation très réductrice alors que l’agriculture, source de notre alimentation, est vitale pour l’humanité. Néanmoins, nous sommes totalement en phase avec l’objectif affiché de mettre en place des modèles de production agricoles, robustes, c’est-à-dire autonomes, diversifiés, agroécologiques, qui puissent être adaptifs et résilients aux chocs économiques et au changement climatique.

Nous avions souhaité que la Responsabilité Sociale et Environnementale d’une démarche (RSE) des entreprises soit fortement présente dans ce schéma. Nous avons été entendus avec l’instauration d’une démarche de progrès environnemental et social. Nous veillerons à ce que cette démarche ne soit pas factice et perdure.

En conclusion, le SRDEII pose un cadre d’orientation général de la politique de développement économique de la région, mais la déclinaison opérationnelle de cette politique se fera par les règlements d’intervention. Aussi, il est essentiel que les règles formulées respectent bien l’esprit dans lequel le SRDEII a été élaboré et co-construit, mais surtout que les élus puissent être concertés sur la rédaction de ces règlements et non simplement informés comme cela semble être le cas actuellement (les RI doivent être votés à la plénière de février….).

Je vous remercie.

[Seul le prononcé fait foi]