Intervention de Christine Seguinau : aide au secteur associatif et économique confinement volet 2
Monsieur le président, cher.e.s collègues,
Je tiens tout d’abord à saluer les agents des services et le cabinet de la Région. Ils se sont mobilisés pour nous permettre de proposer, en un temps record, ce plan d’urgence volet 2.
Le groupe écologiste se félicite en particulier de certaines avancées :
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Le plan intègre, explicitement, les acteurs associatifs, culturels et de l’Économie sociale et solidaire à un même niveau que les entreprises de plus de 3 salariés ;
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Les aides seront apportées sous forme de subventions et non de prêts. Ce soutien direct à leur trésorerie pourra permettre aux acteurs les plus impactés de ne pas disparaître.
Je remercie le président d’avoir accepté notre proposition d’étudier pour les associations de moins de 3 employés, la possibilité de recourir aux aides d’urgence, car nombreuses sont celles qui risquent de disparaître avec un plafond d’aide à 1500 euros par exemple.
Ces structures de tous types subissent un second choc, tout aussi violent qu’au printemps. C’est bien leur survie qui est en jeu à long terme. Et par ricochet, l’emploi et l’épanouissement de millions de Néo-Aquitains.
Mais ce second confinement a fait plonger beaucoup de jeunes et de familles dans la pauvreté. La crise a révélé douloureusement que nos filets de sécurité ne suffisent plus. Une personne sur 6 vit désormais sous le seuil de pauvreté. Nous nous devons d’apporter des réponses.
Ce plan contient des aides financières pour les familles en difficulté et des mesures pour les jeunes, comme le soutien à l’offre de repas à 1€ proposée par les CROUS, ou encore le prêt d’ordinateurs réemployés, des clés 4G pour les étudiants ne disposant pas d’une connexion haut débit, se révèlent aujourd’hui indispensables pour combattre l’isolement, la détresse psychologique de beaucoup de nos jeunes concitoyens et l’accès aux cours.
Je suis heureuse qu’une de nos propositions en particulier ait été retenue : lancer un appel à Manifestation d’Intérêt, l’AMI flash Solidarités. Nous allons ainsi débloquer un montant d’un million d’euros pour soutenir les associations caritatives, dont l’action est souvent la seule chose qui sépare les plus fragiles de l’abîme.
Néanmoins il est nécessaire d’organiser en amont une concertation avec les collectivités et associations pour garantir le succès de cet AMI.
Nous ne sommes pas à l’abri de devoir demain mettre en œuvre un troisième volet. Et si nous continuons d’ignorer les causes écologiques des catastrophes sanitaires, elles se poursuivront à l’avenir.
Il faut nous attaquer à ses racines. En ignorant ces enjeux, nous laissons le terrain libre à toutes les affabulations, à toutes les théories du complot. Des théories dont le contenu peut nous faire sourire mais dont la viralité doit nous inquiéter.
En réalité, l’explication qui fait consensus dans le monde scientifique n’implique ni labo secret ni milliardaire américain. Elle met en lumière en revanche le rôle majeur joué par l’exploitation à outrance des ressources et le développement de l’élevage intensif et la destruction des habitats naturels qui favorisent la transmission des virus pathogènes de la faune sauvage et domestique aux humains.
C’est une véritable bombe à retardement sanitaire dont nous ne voyons à travers la Covid-19 que malheureusement les prémices.
Combattre l’apparition des zoonoses n’est pas qu’un défi pour la Chine. En Nouvelle-Aquitaine aussi les épidémies se multiplient dans nos élevages comme l’illustrent les récentes alertes sur la grippe aviaire.
Nous saluons donc l’intention d’inscrire explicitement ce plan d’urgence dans les rails tracés par Neo Terra. La Région doit concrétiser ses ambitions dans la préservation de la biodiversité, la réduction drastique de nos pollutions et la protection des ressources. Nous aurons l’occasion d’y revenir aujourd’hui, Neo Terra n’est pas qu’un simple slogan marketing ! C’est un fil conducteur pour changer de paradigme, pour construire un modèle économique plus vertueux, pour recréer du lien social, pour changer notre rapport au vivant.
Mes chers collègues, malgré l’adversité, retenons aussi dans ce plan d’urgence ce qui est né de bon pendant cette période, en particulier les projets les plus solidaires et l’aspiration à une réelle transformation de notre société.
Nous voterons pour.
[Seul le prononcé fait foi]