Intervention de Alice Leiciagueçahar sur le rapport d’orientation pour une stratégie foncière en Nouvelle-Aquitaine

Par Alice Leiciagueçahar – Intervention en séance plénière du 25 juin 2018

Monsieur le président, cher·e·s collègues,

Ce rapport d’orientation met en lumière la grande transversalité de la question foncière. Quand on parle foncier, on pense urbanisation, et il est vrai que l’urbanisation est très consommatrice de foncier, mais la responsabilité du foncier est très largement partagée.

Sur notre territoire se trouvent un certain nombre de sites industriels ou de zones d’activité à l’abandon. Certains bénéficient d’un suivi trentenaire de surveillance (eau, sol, air et gaz), y compris sur le port de Bayonne, propriété de la Région. Le coût sera considérable et l’issue incertaine, mais c’est une nécessité. D’autres pourraient, moyennant des aménagements, être réutilisés. Ayons une véritable réflexion sur ces sites, et, pourquoi pas un plan de requalification de ces zones préalablement à toute nouvelle construction.

Comme l’a dit Léonore Moncond’huy tout à l’heure, la délibération sur la stratégie foncière est une avancée remarquable. Mais il ne suffit pas de préserver les terres agricoles, encore faut-il qu’elles soient cultivées. Une étude commandée par la chambre d’agriculture associative du Pays Basque révèle que lorsque des départs à la retraite sont compensés, non par des installations, mais par des agrandissements, seules les meilleures terres, les plus accessibles sont cultivées, et les terres difficiles d’accès et/ou d’exploitation deviennent à leur tour des friches. Seules des fermes de plus petite taille peuvent faire face à ce problème.

Si nous voulons une autonomie alimentaire de notre région, il est de notre devoir de maintenir la totalité de nos terres agricoles, de même qu’il est nécessaire à la biodiversité de maintenir les espaces naturels et forestiers.

Ce rapport d’orientation aborde la problématique du commerce de périphérie. On démontre là notre incapacité à anticiper les conséquences de nos choix collectifs. Il est temps de freiner, voire de stopper le développement des grandes surfaces commerciales, modèle qui est de toute manière voué à l’échec.

Il nous faut enfin être raisonnables et mettre un frein aux grands projets inutiles et très coûteux en matière de foncier.

Ce rapport d’orientation va dans le bon sens dans la mesure où il associe tous les acteurs du territoire dans son élaboration mais aussi dans les orientations retenues. Le rôle de la Région est essentiel dans l’accompagnement de ces différentes structures.

Nous remercions Laurence Rouède et les services qui l’ont accompagnée pour ce rapport d’orientation que nous approuvons, mais nous émettons malgré tout le souhait de tendre vers la neutralité foncière.

Président, cher·e·s collègues, le groupe écologiste et citoyen votera cette délibération.

Je vous remercie.

[Seul le prononcé fait foi]