Intervention Alice Leiciagueçahar sur le plan régional de restauration collective dans les lycées

Par Alice Leiciagueçahar – Intervention en séance plénière du 19 décembre 2016

Monsieur le Président, mes chers collègues,

Ce Plan régional de la restauration collective dans les lycées marque une étape importante dans la présente mandature car ce plan apparait être à la confluence de nombreuses politiques régionales, que ce soit celles de l’éducation, de la formation, de l’agriculture, de l’agroécologie, de l’agroalimentaire, des circuits courts, de l’éducation à l’environnement, des déchets, de l’économie circulaire, de la jeunesse, de la vie associative, du service civique, de l’ESS, de la santé durable…

On pourrait même y ajouter la politique financière car les dépenses engagées par la région pour cette restauration collective sont conséquentes d’où l’importance notamment de réduire le gaspillage alimentaire, gaspillage qui peut peser très lourd dans ces dépenses. Il faut savoir que c’est près de 26 millions de repas qui sont servis chaque année dans les 296 lycées de la Nouvelle Aquitaine et que le coût financier du gaspillage alimentaire peut se monter alors à plusieurs millions d’euros par an.

Aussi, Monsieur le Président, notre groupe se félicite-t-il que vous ayez désigné deux conseillères déléguées, en l’occurrence Soraya Ammouche-Milhiet et Geneviève Barat pour porter la démarche de lutte contre le Gaspillage alimentaire et pour une alimentation durable dans les lycées. En effet, cette démarche transversale nécessite d’être coordonnée et animée afin d’en assurer une cohérence globale, son efficacité et son évaluation.

Chacune des 3 ex-régions avaient déjà engagé des démarches vertueuses dans leurs lycées depuis quelques années. On peut en tirer des retours d’expérience très intéressants et très instructifs. Il s’agit aujourd’hui de franchir un palier et de bâtir un plan régional ambitieux qui généralise et amplifie la démarche à tous les lycées, en associant étroitement le recours à un approvisionnement local et de qualité avec la réduction du gaspillage alimentaire.

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Les objectifs de ce plan régional de la restauration collective pour les lycées que se donne la région sont de 60 % l’approvisionnement local et de 20 % d’approvisionnement bio. Ces objectifs sont en phase avec l’amendement porté par la députée de Dordogne Brigitte Allain dans le projet de loi « Egalité et Citoyenneté » pour l’ensemble de la restauration collective. Cet amendement a été adopté le 23novembre dernier par l’assemblée nationale. D’ici 2020, toutes les cantines et restaurants collectifs de France auront l’obligation de servir 40 % de produits locaux, dont 20 % de produits biologiques.

D’autre part, le plan régional de la restauration collective pourra également profiter également d’un autre amendement de Brigitte Allain, – le Projet alimentaire territorial – adopté lui dans le cadre de la loi sur l’avenir de l’agriculture et de la pêche du 13 octobre 2014. Le projet alimentaire territorial vise à structurer et mettre en œuvre un système agricole et alimentaire territorial intégré approvisionnant un bassin de consommation en produits locaux et de qualité, par le soutien à l’installation des agriculteurs notamment en agriculture bio, le développement des circuits-courts, l’introduction de produits bio et locaux dans la restauration collective.

La Région peut compter sur des partenaires de l’interprofession comme Interbio pour l’épauler dans cette structuration.

S’attaquer au gaspillage alimentaire

Quant à la lutte contre le gaspillage alimentaire dans la restauration des lycées, elle passe nécessairement par la mobilisation de tous : personnels de cuisine, gestionnaires, enseignants, élèves, parents d’élèves, associations d’éducation à l’environnement, services de la Région…

Les savoir-faire et les méthodologies des démarches de réduction du gaspillage sont au point, fiables et évaluables. Elles peuvent donner des résultats probants très rapidement d’autant plus que nous connaissons la forte motivation de beaucoup d’acteurs concernés dans les lycées à ce sujet. D’ailleurs, ces démarches pourront être renforcées par la généralisation de l’appui de jeunes en service civique qui seront formés à cet effet sur les bases d’un programme qui existe depuis 5 ans en PC et qui a fait ses preuves. Notre collègue Léonore Moncond’Huy présentera d’ailleurs à la prochaine plénière ce dispositif.

A tout cela s’ajoutent les gains sociétaux de cette démarche vertueuse :

  • éduquer au goût ;
  • reconnecter nos lycéens avec les produits locaux et régionaux de qualité, leur production, leur transformation ;
  • valoriser les métiers et professions de l’agriculture, de l’agroalimentaire, de la restauration collective et plus généralement de tous les acteurs de la chaine alimentaire ;
  • contribuer ainsi à préserver la santé des lycéens, et lutter contre la mal bouffe.

Je terminerai mon propos sur les aspects financiers : ce plan de restauration collective pour les lycées sera générateur d’économies financières pour la Région, ce qui n’entrainera pas d’augmentation du prix des repas. En effet, les gains réalisés sur la réduction du gaspillage alimentaire seront réaffectés sur l’achat de produits de qualité, de proximité et bio. Et davantage de qualité des produits signifiera également moins de gaspillage et donc des gains supplémentaires d’économies.

Je vous remercie.

[Seul le prononcé fait foi]