Incinérateur d’Échillais : inutile et dangereux

COMMUNIQUÉ DE PRESSE
22 novembre 2019

Les élu·e·s écologistes régionaux soutiennent l’action de l’association Pays rochefortais Alert’ qui vient de saisir le tribunal correctionnel de La Rochelle pour « mise en danger de la vie d’autrui » faisant suite au dépôt de plainte contre l’incinérateur d’Échillais. L’équipement ne respecterait pas les règles antisismiques.

Les écologistes dénoncent depuis ses origines ce projet, concept d’un autre âge, ultime conséquence d’une économie linéaire où sans cesse de nouveaux produits sont manufacturés pour être ensuite transportés et détruits en exploitant de plus en plus de ressources. Après utilisation, elles sont détruites dans l’incinérateur, générant à la fois un immense gâchis de matières premières ainsi que des fumées chargées de polluants toxiques qui participent à l’émission de gaz à effet de serre (GES).

Lors de l’enquête publique, le groupe avait donné un avis négatif, pointant notamment l’absence d’évaluation de la quantité des émissions des gaz à effets de serre (GES). Un manque inacceptable quand l’urgence climatique réclame une réduction drastique de ces GES.

L’énergie récupérée par l’incinération reste infinitésimale par rapport à l’énergie consommée pour extraire les ressources, les transporter, produire des biens destinés à devenir des déchets qu’il faut de nouveau transporter… Outre le gâchis conjugué de matières premières et d’énergie, l’incinération envisagée comme unique politique de traitement des déchets empêche l’émergence d’autres modes de prévention et de valorisation des déchets plus vertueux, tel que le compostage des bio-déchets issus de collecte sélective.

Pour fonctionner correctement et assurer une bonne rentabilité financière à l’exploitant, un incinérateur doit avoir ses fours remplis de déchets, 24 heures sur 24 et 365 jours sur 365. L’incinérateur ne peut réduire sa cadence.

L’exploitant est obligé d’aller chercher des ordures au-delà de son territoire d’approvisionnement. Le site d’Échillais est entré en exploitation début 2018. Il importe sa matière première et brûle déjà des ordures ménagères venues de toute la Charente-Maritime.

Difficile dans ce schéma de mettre en place des politiques de réduction des déchets. Pourtant, la directive européenne 2008/98/CE prévoit la généralisation du tri à la source des biodéchets dès 2024. Cette disposition est intégrée dans le projet de loi relative à la lutte contre le gaspillage pour une économie circulaire. Faudra t’il dès lors que l’exploitant fasse venir les déchets à incinérer de toute la France voir de l’étranger ?

On apprend aujourd’hui qu’il y aurait des manquements aux respects des normes sismiques alors même qu’il est construit sur une faille active sur une zone au risque potentiel important (3 sur l’échelle de risque sismique). La Charente-Maritime connait régulièrement des séismes d’importance. Ce n’est donc pas une donnée négligeable.

De polluante et inutile, l’installation serait dorénavant à classer comme dangereuse.

L’État s’est entêté à ouvrir cet incinérateur malgré tous les risques sanitaires, il semblerait qu’on puisse désormais y ajouter un risque aggravé d’accident industriel majeur.

Le groupe écologiste et citoyen au Conseil régional de nouvelle-Aquitaine