Bassines non merci ! #SeauS

Après Amuré et ses 1.500 opposants au projet de réserves de substitution, le collectif « Bassines, non merci ! » avait donné rendez-vous le 4 mars pour une contestation pacifique à Mauzé-sur-le Mignon (79).

A cette occasion se tenait une conférence de presse de vos élu·e·s écologistes avec Yannick Jadot pour que l’argent public aide à la transition pour une agriculture d’avenir : plus-value pour les agriculteurs et les territoires, l’environnement, le climat.

Quelques 200 retenues au total sont en effet prévues dans les quatre départements, représentant un volume de 50 millions de m3.

Ces ouvrages, qui coûteraient au minimum 77 M€ à la Région et à l’Europe, ne répondent pas aux enjeux actuels :

  • Ils sont une confiscation du bien commun qu’est l’eau au seul bénéfice d’une minorité ;
  • Ils entraînent l’aggravation du dérèglement climatique par des pratiques agricoles dépassées, ainsi que la perte irréversible de la biodiversité et des espèces fragiles et patrimoniales ;
  • Ils organisent le gaspillage de l’argent public pour quelques-uns au détriment de projets durables pour le plus grand nombre.

Dans l’avis défavorable déposé à l’enquête publique, les élu·e·s EELV avaient demandé en conclusion que l’État observe un moratoire sur ce projet, le temps que le conseil régional définisse sa nouvelle politique de l’eau, après concertation avec tous les acteurs et en tenant compte des observations des scientifiques sur les conséquences du dérèglement climatique. L’État n’en a pas tenu compte.

La gouvernance de l’ensemble du projet pose problème et le citoyen n’est pas écouté : l’enquête publique recueille 65% d’avis défavorables, mais le commissaire enquêteur rend un avis favorable ; l’agence régionale de santé émet un avis défavorable au CODERST mais les préfets signent l’autorisation…

Il y a beaucoup de précipitation autour de ce projet alors même que la Région n’a pas encore délibéré sur sa politique de l’eau.

Nous demandons aujourd’hui :

  • Le respect strict du plan de développement rural Poitou-Charentes adopté en 2014, qui exclut tout financement pour les bassines par des fonds européens ;
  • Un budget régional reporté sur la transition de l’agriculture vers des pratiques économes en eau et respectueuses de l’environnement.

Il est temps que les décisions politiques et l’argent public pèsent pour réorienter l’agriculture, et non pour faire perdurer un modèle agricole en crise structurelle. Les discussions de la COP23, l’alerte des 15000 scientifiques sur l’urgence climatique… tout nous incite à le faire très vite.