Aides à l’agriculture biologique : une manifestation à Limoges contre l’État tartuffe
Le groupe EELV à la Région sera présent ce mercredi 12 septembre à la manifestation organisée à l’appel de la Fédération régionale de l’agriculture biologique (Frab) de Nouvelle-Aquitaine, qui va symboliquement déposer le bilan de « la ferme bio régionale » devant l’Agence de services et de paiement (ASP), à la préfecture de Limoges.
L’agriculture biologique connaît un développement sans précédent : selon l’Agence française pour le développement et la promotion de l’agriculture biologique, ce marché a progressé de 17% en 2017 (8,3 milliards d’euros contre 7,1 milliards d’euros en 2016). Des transformateurs aux consommateurs, la demande en produits certifiés bio est toujours plus élevée, il serait dommage de freiner cette dynamique.
Rappelons également les bénéfices de l’agriculture biologique sur la qualité de l’eau, de l’air, des sols, la protection de la biodiversité et la qualité de l’alimentation, et les économies substantielles induites en matière de dépollution et de santé publique.
Beaucoup de producteurs attendent néanmoins toujours les aides qui leur sont dues, parfois depuis 3 ans, au titre des mesures agro-environnementales et du maintien ou de la conversion à l’agriculture biologique.
Ce manque financier devient intenable pour beaucoup et les précipite vers une faillite certaine. Le rattrapage des versements a été amorcé mais la lenteur du processus pourrait être fatale à un grand nombre d’exploitations.
Pourtant, à l’initiative de Jérôme Orvain, conseiller régional EELV délégué à l’agriculture biologique et à l’agroécologie, la Nouvelle-Aquitaine a signé il y a un an, avec l’ensemble de la filière, le « pacte d’ambition bio ». Unique en France, ce plan vise à multiplier par deux la surface agricole utile en bio.
L’effort financier de la Région pour soutenir l’agriculture biologique est de 28 millions d’euros sur la période 2017-2020, soit 19 millions réaffectés depuis des fonds FEADER, et 9 millions en fonds propres pour la conversion et le maintien en agriculture biologique.
La semaine dernière, Jérôme Orvain a interpellé Stéphane Travert, lors de sa visite en Creuse, sur l’urgence de la situation, lui rappelant que le niveau régional avait fait sa part et plus encore : pas de réponse du ministre… L’absence de volonté de l’Etat est très préoccupante. D’un côté, un affichage sur un supposé soutien à la bio ; dans les actes, le refus de rediriger des fonds européens de la filière agricole conventionnelle vers le développement de l’agriculture biologique et les mesures agro-environnementales (du pilier 1 au pilier 2), une solution soutenue par notre groupe pour résoudre cette carence de financements européens.
Les solutions existent donc, pour peu qu’on ait la volonté de les trouver. La mise en cause d’un logiciel de paiement défaillant n’est pas recevable. C’est une tartufferie dont plus personne n’est dupe.
Le groupe écologiste et citoyen EELV à la Région Nouvelle-Aquitaine