Déchets – 7 octobre 2017 – Rochefort
Stéphane Trifiletti présent à la conférence donnée par Robert Reed, « Monsieur Zéro déchet américain », l’un des héros du documentaire « Demain » de Mélanie Laurent et Cyril Dion.
L’occasion pour notre élu d’une mise en perspective(s) de sa conférence dans nos territoires.
Tout d’abord souligner l’excellente prestation de l’invité, deux salles combles (plusieurs centaines de personnes) et une incontestable réussite pour les organisateurs. Bravo à eux toutes et tous !
Certain-e-s ont pu rester sur leur faim quant à l’échange sur les solutions alternatives à mettre en œuvre sur les politiques déchets et notamment la sortie de l’incinération dans nos territoires, ce qui fut aussi mon cas !
Le format déroulé devant ce succès incontestable ne permettait pas un réel échange quant aux politiques territoriales puisque nous étions surtout sur un témoignage à travers l’étude du cas de San Francisco…
Un bref retour sur des éléments de contexte(s) autour de la politique régionale cependant et des possibles à mettre en œuvre prouvent que l’itinéraire de sortie de l’incinération est possible et souhaitable, aujourd’hui, demain …
1) La loi NOTRe a confié à la Région une nouvelle compétence en matière de déchets et d’économie circulaire.
Désormais la Région est en responsabilité autour de 3 axes:
- De l’élaboration d’un plan régional de prévention et de gestion des déchets (PRPGD) ;
- Du suivi des indicateurs définis par le plan régional de prévention et de gestion des déchets ;
- De la mise en place d’une politique d’animation et d’accompagnement des parties prenantes concernées par la prévention et la gestion des déchets afin d’assurer la coordination nécessaire à l’atteinte des objectifs du plan régional de prévention et de gestion des déchets.
Ceci constitue une évolution pour la Région qui jusque-là n’avait pas de compétence déchets, économie circulaire. La Région a désormais pour mission de définir le cadre stratégique de gestion et de traitement des déchets sur le territoire Nouvelle-Aquitaine.
Pour bien comprendre toutefois, la compétence de gestion et de traitement reste le sujet des EPCI c’est à dire des agglos et autres communautés de communes, la gestion régalienne celle de l’État.
L’économie circulaire constitue donc une démarche à promouvoir et développer dans ce cadre. Elle est source d’emplois et peut constituer des réponses crédibles à la problématique déchets.
Qu’a fait la Région jusqu’à ce jour ?
Elle a initié une batterie de travaux et par exemple, des ateliers :
- Les 12, 15, 19 et 25 septembre 2017 à Bordeaux, Bizanos, Poitiers et Limoges. Ces ateliers ont été consacrés à l’économie circulaire et ont permis d’aborder 3 notions : Comment éviter de produire des déchets ? Comment promouvoir le réemploi, la réparation et la réutilisation ? Comment créer de l’activité économique ?
- Le 22 septembre à Angoulême, un atelier / déchets agricoles ;
- Le 28 septembre dernier à Arcachon : atelier consacré aux déchets du littoral …
La Commission Consultative d’Élaboration et de Suivi : cette Commission est prévue le 10 novembre prochain. Elle consacrera aussi ses premiers échanges sur ce que pourrait être les objectifs du plan. C’est cette commission qui a moyen terme proposera une « cartographie » avec différents scénarii permettant à moyen terme de planifier la gestion des déchets à l’échelle de Nouvelle Aquitaine. Notre volonté, une progressive sortie de l’incinération en allant au-delà des préconisations de la loi TEPCV pour Nouvelle Aquitaine…
2) Retour sur les objectifs poursuivis par les élus EELV dans les collectivités territoriales, dont la Région
- Collecte des biodéchets et compostage ;
- Généralisation du tri à tous les emballages ;
- Éco-conception ;
- Territoire zéro déchet.
Il ne faut pas se faire enfermer dans un modèle anachronique qui défend l’incinération de ressources précieuses et limitées à des fins de production de chaleur et d’énergie. L’économie circulaire nous permet de sortir de ce modèle en préférant le réemploi et la valorisation matière (recyclage). Les déchets ne sont pas une charge comme le souligne Robert Reed mais bien une richesse !
Il faut faire preuve de responsabilité. Les installations d’incinération actuelles, conçues selon une logique passéiste, polluent et pollueront encore, alors même que les progrès technologiques rendent la valorisation des matériaux et le compostage à grande échelle possibles, soutenables et créateurs de richesses et d’emplois. De nombreux scandales sanitaires – l’amiante hier, le diesel aujourd’hui – sont la triste conséquence de l’absence de décisions courageuses.
L’heure est évidemment au(x) choix :
- Continuer à soutenir des lobbys industriels qui ont fait de la gestion des déchets un lucratif business, le tout financé par des milliards d’euros d’argent public ;
- Prendre le pari de l’innovation en réfléchissant à une nouvelle manière de gérer nos déchets.
Partout dans le monde, des villes comme Lorient ou Roubaix, des métropoles comme San Francisco (cc Robert Reed !!!) ou Milan ont fait le choix de la rupture avec le « tout-incinération » et tendent à présent vers le zéro déchet, zéro gaspillage avec un succès incontestable.
Condamnation donc du projet de l’incinérateur d’Echillais surdimensionné de surcroît en zone sismique !!!
Propositions :
- Passer de la consommation à la valorisation des déchets. En effet, préserver notre environnement, c’est réduire les déchets et, plus globalement, lutter contre un système qui incite à toujours plus produire, jeter et racheter ;
- Promouvoir une politique zéro déchet, pour créer des emplois supplémentaires et préserver les ressources naturelles précieuses de nos territoires ;
- Objectif du tri à la source des biodéchets + extension des consignes de tri à l’ensemble des emballages pour rendre la démarche zéro déchet réalisable et à notre portée.
(Pour toutes ces raisons aussi nous déposerons via l’enquête publique en cours / incinérateur obsolète et polluant d’Echillais, militants et/ou élus EELV.)