Abattoirs : pour une charte régionale de bonnes pratiques

L’association L214 a publié ce mercredi 2 novembre de nouvelles images insoutenables tournées dans le plus grand abattoir public de France, à Limoges. Un employé y a filmé l’abattage de vaches gestantes et des fœtus extraits vivants du ventre de leur mère.

Le groupe écologistes et citoyen EELV au Conseil régional Nouvelle-Aquitaine est particulièrement attentif à la condition animale en particulier en ce qui concerne les conditions d’abattage des animaux destinés à la consommation humaine.

En conséquence, nous demandons en urgence une mission d’enquête des services sanitaires sur l’ensemble de la filière afin que la transparence soit faite sur les pratiques actuellement en vigueur sur toute la Région de la Nouvelle-Aquitaine.

Si l’abattage des vaches gestantes n’est pas proscrit par la loi, il n’en reste pas moins cruel et symptomatique du système agro-industriel que nous dénonçons depuis toujours. Il est urgent de s’assurer du respect du règlement européen de 2009 demandant la mise en place par les États membres de sanctions effectives et dissuasives.

Depuis janvier 2015, l’Assemblée nationale a voté en lecture définitive le projet de loi relatif à la modernisation du droit. L’animal est désormais reconnu comme un « être vivant doué de sensibilité » dans le Code civil (nouvel article 515-14) et n’est plus considéré comme un bien meuble (article 528). Il n’est plus défini par sa valeur marchande et patrimoniale mais par sa valeur intrinsèque. Ces pratiques sont non seulement indignes, mais encore illégales et il doit y être mis fin.

Nous demandons à ce que les abattoirs de la région s’engagent dans un processus de bonnes pratiques et assurent des conditions décentes de mise à mort des animaux. Nous serons particulièrement vigilants à ce que toute aide régionale à la filière soit conditionnée à la mise en œuvre d’une charte régionale de bonnes pratiques et qu’il soit mis fin à ces méthodes inacceptables.

Nous souhaitons aussi qu’une suite soit donnée au rapport de la commission parlementaire présidée par le député Olivier Falorni sur les conditions d’abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français, notamment en soutenant les projets d’abattoirs mobiles se déplaçant dans les exploitations dans les zones où l’élevage extensif est essentiel à la vie des territoires.

Plus généralement il est urgent que tous les acteurs de la filière animale s’engagent dans un élevage respectueux des animaux et des consommateurs.

Jean-Louis Pagès, président du groupe
Françoise Coutant, porte-parole du groupe