Intervention relative à la motion « La Nouvelle-Aquitaine terre d’accueil des réfugi-és »
Par Nicolas Gamache – Intervention en séance plénière du 24 octobre 2016
Cher Président, cher-es collègues,
Je vous épargnerai la lecture fastidieuse de la motion cosignée par les groupes « Écologiste et Citoyen », PRG et PS et apparentés, pour attirer votre attention, vous invitant à déclarer la Nouvelle-Aquitaine « Région terre d’accueil des migrant-es et réfugié-es » et en mettant en place des aides aux associations et structures qui permettent l’accueil dans les meilleures conditions possibles.
Tout d’abord, j’évoquerai l’humanisme dont nous devons faire œuvre face au cauchemar de femmes, d’enfants et d’hommes qui ont connu la guerre, les déplacements périlleux et la promiscuité du camp de Calais au final.
Il faut ensuite évoquer la solidarité nationale dont nous devons faire preuve : comment laisser une Région seule face à la crise à laquelle elle doit faire face.
Relativement au coût, on ne peut laisser entendre en permanence que ces personnes, qui doivent trouver la chaleur d’un logement salubre avant l’hiver sont un coût pour le contribuable, d’abord, parce que c’est indécent face à la détresse humaine, ensuite parce que les mécanismes de solidarité existent.
Par ailleurs, à ne rien faire, quels coûts nous attendent lorsque l’on voit l’insalubrité qui sévit sur Calais ?
Enfin, c’est une opportunité qu’il nous faut saisir si l’on raisonne en terme économique, l’exemple de la Suède en est une bonne illustration, pays de 9 millions d’habitants qui a accueilli 160 000 réfugiés en 2015 (nous sommes loin de ces chiffres-là en France !) et qui a vu son PNB grimper à 4,5% au 3° trimestre 2015 et que des économistes attribuent à cet accueil.
Nous devons communiquer pour dénoncer des stratégies anxiogènes auprès de la population. L’instrumentalisation de méconnaissances, d’ignorances sur la situation des réfugié-es, d’amalgames de toutes sortes attisent des haines et le rejet… avec des violences au final.
La peur, si vous croisez le regard de réfugié-es, est dans leurs yeux. Ils ne méritent pas la stigmatisation, ils sont victimes de leur sort et nous serions coupables de ne pas leur tendre la main.
Un peu comme le disait le Président, lorsque vous érigez des murs, vous fabriquez des ennemis.
Nous devons être égoïstes : quelles richesses partagées, de la rencontre et du partage ! Les réfugié-es, si vous visitez des communes d’accueil, participent à la vie sociale et culturelle des villages et quartiers – nombreux sont les exemples.
Enfin, ayons une pointe d’orgueil. Comment ne pas avoir notre fierté d’être Français écornée lorsque l’on voit que les pays rêvés pour l’asile sont la Suède, l’Allemagne ou l’Angleterre et pas notre pays, Pays des droits de l’Homme, des Lumières, de la liberté.
C’est pour ces points qu’il nous faut déclarer notre région « Terre d’accueil ».
Je vous remercie.
[Seul le prononcé fait foi]