Intervention relative au protocole d’accord sur le service civique entre l’agence du service civique et la Région sur l’ensemble du territoire 🗺
Par Léonore Moncond’huy – Intervention en séance plénière du 27 juin 2016.
Monsieur le Président, cher-es collègues,
En tant qu’ancienne volontaire en service civique, je suis particulièrement heureuse de vous présenter aujourd’hui ce protocole d’accord sur le service civique, premier pas d’une politique régionale ambitieuse, je l’espère, et j’y consacrerai mon énergie, en faveur du service civique.
Le service civique, tel qu’il a été conçu à l’origine par Martin Hirsch, avait pour objectif de sécuriser les parcours d’engagement des jeunes. Susciter des vocations, des envies d’engagement, était bien sûr espéré dans un second temps. Dans un contexte post-attentats et de perspectives moroses pour la jeunesse, la croissance du service civique qui, d’un dispositif pour une minorité engagée devait devenir une proposition universelle offerte à toute une génération, a été soutenue comme une réponse pertinente à apporter à cette jeunesse.
Or, ma génération, la « génération études, stages, emploi précaire », est malheureusement en passe de devenir la génération « études, stage, service civique, emploi précaire »… Mes jeunes collègues ne me contrediront pas je pense, parmi nos pairs, et pour les volontaires que je rencontre depuis le début du mandat, le service civique devient de plus en plus un palliatif à la difficulté à trouver un premier emploi. La montée en charge du service civique souhaitée par François Hollande, avec le service civique universel, est susceptible d’accroître ce risque. Dans notre seule Région, nous devrons passer de 2700 à 8000 volontaires d’ici à 2017 ! Or, le service civique ne doit pas être un moment de précarité supplémentaire, avant d’entrer dans la vie active, qui est déjà bien assez précarisée. S’il peut être un vrai parcours de réussite alternatif pour beaucoup de jeunes, il est et doit rester avant tout un parcours d’engagement au service de l’intérêt général.
Et je crois que ce protocole d’accord entre l’agence nationale du service civique et la Région Nouvelle-Aquitaine – ALPC nous donne les moyens d’agir en faveur d’un service civique de qualité, sur notre territoire. Notre défi : faire en sorte que cette croissance quantitative s’accompagne d’une croissance en qualité. Ce n’est pas la fonction de la Région que de créer directement des missions de service civique. Mais ce protocole donne à notre Région un rôle clé dans le pilotage du service civique au niveau régional, via un partenariat rapproché avec l’État.
A partir de là, tout est possible, laissons libre cours à notre imagination !
En étendant l’initiative ex-picto-charentaise, permettre aux jeunes volontaires de bénéficier des aides au passage du permis de conduire ; soutenir la formation des tuteurs, vecteurs essentiels de la qualité des missions ; faire du service civique un outil de mobilisation au service des politiques régionales (je pense à la lutte contre le gaspillage, la lutte contre la fracture numérique, l’éducation à l’Environnement et au Développement Durable…) ; soutenir l’engagement en milieu rural, qui fait l’objet de problématiques bien particulières, ce sur quoi nous souhaitons travailler avec Geneviève Barat ; travailler sur l’après-service civique, sa valorisation, pour tous…
En somme, les idées ne manquent pas, et je souhaite que l’ensemble de notre hémicycle vote POUR ce protocole, première étape d’un soutien régional fort à l’engagement des jeunes… L’engagement au service de l’intérêt général comme une réponse à l’isolement, à l’inertie pessimiste, comme un lieu d’acquisition de compétences, un lieu de mixité sociale, un vecteur d’émancipation culturelle et intellectuelle… et j’en oublie !
Je vous remercie donc par avance pour votre soutien !