Intervention relative à la feuille de route pour l’apprentissage dans la nouvelle Région

Par Martine Alcorta – Intervention en séance plénière du 27 juin 2016.

Cher président, cher-es collègues,

Le groupe écologiste et citoyen approuve cette feuille de route pour le développement de l’apprentissage dans notre grande région. Les principaux leviers d’action qui y sont proposés nous semblent particulièrement pertinents.

L’apprentissage, rappelons-le, est une solution parmi d’autres, dans l’offre de formation offerte aux jeunes. Elle est souvent une solution adaptée aux jeunes qui sont réfractaires à la forme scolaire de l’enseignement. Notre jeunesse est diverse, ses besoins sont divers, et la meilleure réponse est la diversité des offres de formations.

Les pouvoirs publics doivent cependant veiller à ne pas opposer ces différentes formations, à les rendre au contraire complémentaires et à leur apporter un soutien équitable

Rappelons aussi qu’il ne faut pas confondre l’alternance, qui est une méthode pédagogique, avec l’apprentissage, qui est un dispositif spécifique de formation, même s’il intègre aussi la méthode de l’alternance. Il existe aussi de l’alternance dans les lycées professionnels sous statut scolaire.

Rappelons également que l’apprentissage, dont il est question dans cette délibération, concerne des niveaux différents. L’apprentissage dans l’enseignement supérieur et celui, relatif aux élèves plus jeunes, ne répondent pas exactement aux mêmes objectifs et ne rencontrent pas forcément les mêmes problématiques.

Lorsqu’on regarde les statistiques relatives à l’origine sociale des apprentis, il n’échappe à personne que nous sommes face à des populations qui ne bénéficient pas des mêmes contextes de soutien. L’apprentissage doit donner aux jeunes issus de milieux défavorisés la possibilité d’une ascension sociale, que leurs difficultés dans le milieu scolaire leur a souvent ravie.

Il faut favoriser à tout prix des parcours de formation qui les amène du CAP au diplôme d’ingénieur. Même si cela relève des compétences de l’État, la Région doit intervenir pour accompagner cette ascension, chemin indispensable à un objectif de réduction des inégalités sociales. Nous espérons, en effet, que cet objectif, celui de la réduction des inégalités sociales, reste une priorité pour une politique de gauche qu’elle soit nationale ou régionale.

Très rapidement, un mot sur chacun des leviers d’actions qui sont proposés dans cette feuille de route et qui nous semblent très pertinents :

  • Sur la question de l’orientation, nous insistons sur le fait que les élèves jusqu’à la fin de la troisième ont besoin encore d’éducation tout autant que de formation. Rappelons que l’éducation est ce qui permet aux jeunes de devenir des adultes et citoyens éclairés, il ne faut pas les exfiltrer du collège de façon prématuré. La formation, qui permet l’adaptation au monde professionnel, pourrait toutefois se traduire par une plus forte connaissance, dès le milieu du collège, des différents métiers et des offres de formation qui leur seront proposées à la fin du collège.
  • Sur la question des ruptures, une étude menée par l’observatoire de la jeunesse montre qu’une rupture de contrat n’entraîne pas forcément une rupture de parcours. Souvent, après une rupture de contrat, les jeunes rebondissent dans une autre formation qui leur correspond mieux. Les ruptures de contrat ne sont pas nécessairement négatives pour la trajectoire de vie des jeunes, il faut se saisir cette opportunité de rebondissement. Les conseillers tuteur en insertion sont une réponse à cet accompagnement, il faut en effet un tutorat externe qui assure le lien entre le jeune et l’entreprise et le lien entre une rupture et un rebondissement.

L’offre d’apprentissage par les entreprises

Seulement 3,5% des entreprises accueillent des jeunes, c’est toujours selon l’enquête de l’observatoire, le premier obstacle au développement de l’apprentissage. Nous approuvons donc toutes les mesures prises pour inciter les entreprises à proposer davantage de postes en apprentissage. Peut-être faudrait-il être encore plus incitatif pour que tous les organismes largement financés par la région se sentent dans l’obligation de recruter davantage d’apprentis. Le volume d’offres est la clé pour atteindre l’objectif quantitatif que cette feuille de route nous propose

Enfin le soutien direct aux apprentis qui sont souvent dans l’obligation de disposer de deux lieux d’hébergement et ont des frais de mobilité importants est essentiel. Les aides proposées par cette feuille de route nous semblent donc tout à fait appropriées pour répondre à ces besoins.

Je vous remercie.
[Seul le prononcé fait foi]