Intervention sur les orientations budgétaires

Par Jean-Louis Pagès – Intervention en séance plénière du 13 avril 2016
JeanLouisPages
Monsieur le Président, chers collègues,

Les orientations budgétaires sur lesquelles nous avons à débattre sont exceptionnelles, comme il a été dit à maintes reprises, des circonstances de leur élaboration dans cette nouvelle configuration régionale, comme dans leur caractère transitoire.

C’est peut-être pour cela que ce document veut se consacrer à l’essentiel qui est la rôle de la Région dans sa compétence particulière dans le domaine économique. Surtout dans une ambiance ou notre situation financière est au cœur de nombreux débats, voire de polémiques.

Nous avons entendu beaucoup de choses sur cette situation et l’audit commandé a pu jeter un peu de lumière sur l’état réel de nos finances. Au delà de certaines vicissitudes de la gestion picto-charentaise, dont les dysfonctionnements seront l’occasion de réfléchir ensemble à la nécessaire transparence des processus de décision – la Chambre régionale des comptes y pourvoira bientôt -, cet audit nous confirme ce que nous savions déjà : la robustesse de notre nouvelle institution qui possède une capacité de désendettement de 4,4 années, ce qui permet d’aborder l’avenir avec optimisme.

On peut aussi noter que :

– l’État avait déjà annoncé des baisses de dotation, ce qui a été anticipé,

– les trains de Poitou-Charentes comme des autres régions sont neufs ou en voie de livraison, il faut aussi considérer l’actif que cela représente pour la Région

– la fiscalité, via l’harmonisation des cartes grises et de la TICPE , que nos élus écologistes picto-charentais avaient, avec constance mais sans être entendus à l’époque, appelé de leurs vœux, va apporter des recettes complémentaires.

Se consacrer à l’essentiel, pour nous écologistes, c’est se placer dans une vision globale de notre écosystème régional. Nous sommes ravis de voir apparaître dans ce débat d’orientations budgétaires une prise en compte systémique de l’activité du conseil régional dans le chapitre de l’investissement, où on évoque un écosystème, vertueux de surcroît, sur la recherche, l’innovation, la formation et l’accompagnement des entreprises.

Nous proposons que le prochain budget primitif aille encore plus à l’essentiel et étende les vertus de cette conception systémique au développement humain sur notre territoire et, comme l’observe d’ailleurs le CESER, au climat et à la biodiversité, tous domaines où la Région est désormais chef de file.

Le groupe écologiste souhaite ainsi rappeler l’accord de la COP 21 et la nécessité d’adapter nos modes de vie au réchauffement climatique. Aucune construction durable de l’avenir et de développement économique et humain ne peut se faire sans une vision centrale de la transition écologique. Je tiens à saluer la future mise en place d’une agence régionale de l’énergie, outil indispensable pour que notre Région soit un modèle de transition énergétique , laquelle est évoquée, bien furtivement à la page 42.

Dans le même temps, la mise en place d’un travail scientifique sur la biodiversité dans la lignée du rapport Le Treut pourra nous donner des pistes à explorer dans nos politiques publiques.

Dans le domaine purement économique, l’innovation n’est pas que technologique. Elle peut être sociale et sociétale et le groupe sera vigilant au travail de fond à mener sur le revenu de base.

Les successives crises aviaires et crises des pesticides ont profondément marqué l’actualité du monde agricole. Revenus en baisse et modèle à bout de souffle, notre Région, qui représente la première région agricole française doit amorcer le changement. Il faut combiner l’excellence locale de nos produits du terroir dans le respect d’une agriculture durable (sans pesticides) et avec le développement des circuits courts.

Enfin sur l’aménagement de notre Région, le groupe écologiste rappelle son attachement à la lutte pour l’égalité des territoires et participera avec enthousiasme à l’élaboration du SRADDET (schéma régional d’aménagement de développement durable et d’égalité des territoires). Nous ne devons pas oublier les zones rurales au profit des grandes agglomérations, notamment dans le domaine des transports. Notre crédo n’a pas changé : nous sommes de farouches défenseurs des trains du quotidien, qui sont décisifs pour la réussite de la transition énergétique de nos territoires.

Vous pouvez compter sur les écologistes pour revenir à l’essentiel, c’est à dire la transition écologique, lors du budget primitif 2016, fin mai.

Vous l’avez compris , M. le Président et chers collègues, que « privilégier l’investissement productif et responsable », comme affiché dans les orientations budgétaires, c’est pour nous aller vers plus d’écologie, qui va créer de l’emploi de proximité dans les productions locales et endosser pleinement notre responsabilité envers la planète et les générations futures.