Intervention de Thierry Perreau : revitalisation centres villes /centres bourgs : conventions cadres Loudun (86), Ruffec (16), La Réole (33), Oloron-Sainte-Marie (64)
Monsieur le président, cher.e.s collègues,
Notre collectivité a proposé un dispositif spécifique aux petites villes de Nouvelle-Aquitaine désirant s’emparer de leur potentialité d’animation des territoires. La fonction de centralité par une approche globale des questions d’habitat, de logement,de commerce, artisanat, mobilité, est au cœur de l’AMI régional «revitalisation des centres villes et centre bourgs».
La petite ville de Loudun comme La Réole, Ruffec ou Oloron-Sainte-Marie sont aujourd’hui réunies dans une même délibération. Les questions posées sont proches, les diagnostics se ressemblent et nous montrent combien notre grande Région est maillée par ces petites villes, on dit parfois gros bourgs et l’on hésite à dire village, car si le terme est aimable, il vous renvoie difficilement une image dynamique.
Ces petites villes sont souvent ancrées de longue date dans l’histoire, ont été parfois opulentes et probablement Napoléon III leur a amené le train ou un canal et ses écluses. Elles participaient de cette essor qui semblait infini mais il y a dix ans, 20 ans, 100 ans peut–être elles ont reflué, se sont assoupies, sont sorties du jeu, du tourbillon de la croissance dynamique.
Mais les temps changent et elles ne renoncent pas car l’on y vit encore avec des projets, des espoirs. La semaine dernière en présence de Martine Pinville, j’ai assisté au premier Comité de pilotage du projet porté par la ville de Loudun et sa communauté de communes et il m’a semblé que la clef de la réussite pour faire évoluer les constats anciens était sous mes yeux.
J’y ai vu l’ensemble des partenaires réunis autour d’un même berceau, toutes les collectivités assemblées plutôt qu’en concurrence admettant que l’ingénierie, des ressources humaines embauchées en renfort étaient indispensables pour dévier le renoncement si souvent observé de la trajectoire habituelle, fatalisme, manque de confiance, habitude de louper le coche, croire voir la réussite sourire à plus chanceux que soi.
Ce jour récent, j’ai vu la page de la relégation déjà écrite par d’autres se tourner et les premiers serments pris pour un avenir responsable et industrieux : oui, on peut vivre bien à Loudun comme à La Réole, à Oloron ou Ruffec, j’en suis sûr. Si la fusion de nos Régions anciennes a bouleversé de nombreuses habitudes, bonnes et mauvaises, le temps ne s’est pas figé pour de nouvelles certitudes et la question des territoires s’est imposée avec force et courage. Je tiens tout particulièrement à saluer les élu(e)s de cette assemblée qui se sont bagarré pour que le plus petit échelon soit le plus essentiel de l’attention nos politiques publiques, nous savons maintenant qu’il n’y a pas de déserts en Nouvelle-Aquitaine mais mille sources.
J’ai eu le bénéfice de rencontrer une universitaire de Poitiers (Laboratoire Ruralités), Madame Elodie Texierqui consacre actuellement sa thèse de doctorat aux petites villes en s’appuyant tout particulièrement sur l’analyse de terrain de 3 cités de Nouvelle- Aquitaine, dont Loudun.
On y apprend aussi que les petites villes d’aujourd’hui sont le produit d’une longue histoire, faite d’événements heureux et malheureux vécus par leurs habitants comme des atouts, mais aussi comme des traumatismes collectifs qu’il est souvent difficile pour eux de dépasser à moins qu’on les y accompagne, les ressources internes étant parfois insuffisantes pour dépasser ces chocs qui pèsent encore sur le présent.
J’ai la conviction profonde que la recherche et le débat autour de ces histoires devront intégrer les diagnostics de nos futurs Contrats de territoire et j’ajouterai qu’assurément l’évaluation partenariale inscrite dans ces conventions–cadre sera un formidable outil d’animation et de suivi au plus près des territoires, des élus et des citoyens.
Je vous remercie.
[Seul le prononcé fait foi]