Intervention de Christine Seguinau : favoriser la poursuite d’études et accompagner la réussite de tous les jeunes dans les territoires de Nouvelle-Aquitaine
Monsieur le président, cher.e.s collègues,
Cette délibération est plus que d’actualité. Hier encore la jeunesse a participé massivement à la marche climat dans chaque ville de la Nouvelle-Aquitaine. Cette jeunesse qui ne souhaite pas subir la crise climatique, qui vit la crise du Covid a besoin de notre soutien. Il est de notre devoir d’apporter des solutions et de l’espoir pour un autre monde demain!
Malheureusement un premier constat :
L’État n’assure pas le devoir de solidarité vis-à-vis des jeunes générations
Le Gouvernement ne prend aucune mesures sérieuses pour les jeunes et les étudiants.
Alors qu un peu plus de 30% des 2,4 millions d’étudiants sont en dépression, (soit 720 000 )on nous annonce le doublement des psychologues mais concrètement cela représente 1 psy pour 4 5 00 étudiant ridicule!
Thomas Piketty a mis en évidence que depuis 2008 le ratio budget/étudiant diminue nous avons +25% d’étudiants mais +10% de budget !
- écarté les mesures sociales de la Convention citoyenne pour le climat comme le chèque alimentaire pour les plus précaires
- rejeté la proposition l’extension du RSA aux moins de 25 ans
- l’expérimentation des solutions de type «revenu de base ou d’existence» refusé! Alors que c’est une Une solution défendue depuis des années par les écologistes, qui faisait encore sourire en 2017 et aujourd’hui réclamée par une majorité d’acteurs de la solidarité, du Secours catholique jusqu’au CESER !
L’État trouve des milliards pour les entreprises mais tarde à agir pour les jeunes.
La Région, elle, multiplie les actions de solidarité avec les jeunes générations.
Mais une délibération imparfaite…
Toutes les politiques régionales sont réunies dans cette délibération, ce qui permet de les rendre plus lisibles et garantir un meilleur accès aux droits
Mais parfois le langage est très technocratique comme par exemple le dernier paragraphe qui n’annonce pas clairement la volonté de mener une évaluation de ces dispositifs
Alors que sur ce point il y a un enjeu d’ impliquer les acteurs de la jeunesse dans l’application et l’évaluation des politiques publiques : il faut y inclure les associations mais aussi les syndicats, comme la FAGE ou l’UNEF
Les lycéen·nes et filières pré-bac ne sont pas assez mentionnées alors qu’il existe de nombreux dispositifs comme l’aide aux devoirs, l’orientation, la gratuité des manuels, des abonnements au quotient familial des transports scolaires par exemple
Une vigilance est à apporter sur le soutien de la Région pour la création de hautes écoles qui risquent d’accentuer les inégalités sociales d’accès aux études supérieures et un bémol:il ne faut pas les oublier tous les jeunes ne poursuivent pas leurs études et ceux qui n’ont pas encore trouver d’emploi !
Innovation pédagogique par le numérique
Le numérique a permis de garantir la continuité pédagogique sous la contrainte sanitaire mais soyons très vigilants sur la tentation du « tout numérique » comme le souligne le CESER
Et ne pas oublier que les meilleurs outils numériques sont inutiles si l’accès des étudiant·es au réseau est insuffisant
On affiche de nouvelles ambitions pour des politiques en cours mais sans précision des budgets ! Comme par exemple l’annonce de renforcer l’aide structurelle à la vie étudiante dans les établissements, c’est une bonne nouvelle Mais avec quels moyens?
… des actions réelles en faveur des jeunes, portées souvent à notre initiative
En effet je rappelle que notre groupe a porté et obtenu des moyens pour répondre à des besoins de premières nécessité comme l’alimentation avec 1 M d’euros avec l’Aide d’urgence AMI Solidarité
Fin janvier, avec Monique de Marco, nous avons lancé une demande pour que les trajets passent à 1 euro pour les étudiants. On se félicite de la mesure de mise en place de la gratuité des TER et des cars régionaux pour les trajets domicile – étude
En effet,40% d’étudiants sont rentrés chez leurs parents pour suivre les cours à distance selon l’étude l’Université de Bordeaux Montaigne et qu’1% sont même SDF.
Nous devons dans les semaines qui viennent étudier la prolongation de ce dispositif pour la prochaine rentrée universitaire car malheureusement la crise sanitaire ne sera pas encore derrière nous et la séquence à venir sera encore compliquée pour les jeunes les plus fragiles.
Il est indispensable que la Région cherche des solutions pour redonner de l’espoir aux jeunes quelque soit leur statut ou situation, car ils sont les futures victimes potentielles du changement climatique. Il faut leur apporter le plus grand soutien dans leurs études, stages, emplois, logement pour répondre au besoin vital de socialisation et de vivre tout simplement du mieux possible cette crise sanitaire qui met à mal toutes les libertés et égalité
Nous voterons pour cette délibération.
Je vous remercie.
[Seul le prononcé fait foi]