Bassines : la Région doit renoncer clairement à tout financement

Le groupe écologiste et citoyen prend acte des récentes déclarations d’Alain Rousset qui semblent écarter un financement des 16 retenues de stockage (ou « bassines ») du bassin de la Sèvre-niortaise par la Région. Il convient, malgré cela, de rester très vigilant. Pourquoi ?
En décembre 2018, le président de Région avait fait voter, sans les voix des écologistes, mais avec celles des groupes de la Droite et du Centre, une délibération promettant de consacrer 15 millions d’euros d’argent public aux bassines (soit 25% du montant du projet), au prétexte du « protocole d’accord pour une agriculture durable » qu’il jugeait exemplaire.
 » Nous ne partagions pas, le mot est faible, cet enthousiasme pour un protocole qui n’apporte aucune garantie de transition vers l’agro-écologie et réserve l’accès à l’eau à une minorité d’agriculteurs irrigants, en fonction de leurs besoins et non pas de la ressource disponible « , rappelle Nicolas Thierry, vice-président à l’environnement et à la biodiversité qui, en conséquence, avait démissionné de sa délégation à l’eau.
Il était alors prévu que la Région actionne les fonds européens dédiés au développement rural (FEADER) pour financer cette opération. « Cette éventualité n’est toujours pas écartée. Sans prendre sur le budget régional voté en décembre, le Président de Région peut décider de lancer l’instruction du dossier pour l’engagement du FEADER, et ce sans passer par un vote de l’assemblée« , explique Nicolas Gamache, délégué au patrimoine naturel et membre de la commission finances. Lui aussi avait démissionné de ses représentations liées à la gestion de l’eau en décembre 2018.
 » Lancer l’instruction de ce dossier serait bel et bien un acte politique que nous ne pourrions accepter, prévient Nicolas Thierry. Et le fait que l’État semble prêt à financer ce projet, y compris sur le plan de relance et « quoi qu’il en coûte », donne bien la mesure de la politique de ce gouvernement en matière d’écologie et d’agriculture. Les lobbies productivistes qui ont conduit à la démission de Nicolas Hulot continuent de faire la pluie et le beau temps ! « 
Le groupe écologiste et citoyen reste très mobilisé sur ce dossier, d’autant que le protocole des 16 bassines est censé servir de modèle aux autres projets de retenues de stockage dans l’ex-Poitou-Charentes. Une centaine à ce jour.
 » Il est inconcevable de consacrer plusieurs dizaines de millions d’argent public à une centaine de bassines dans nos départements, alors même qu’on réduit les aides à l’agriculture biologique, souligne Stéphane Trifiletti, élu en Charente-Maritime et délégué à l’éducation à l’environnement. La transition de l’agriculture doit être financée massivement. Elle est vitale pour un meilleur revenu des agriculteurs, pour une alimentation saine, pour une biodiversité restaurée et pour la vitalité de nos territoires ruraux « .