Soutien au projet de requalification touristique de l’arsenal de Rochefort
Intervention de Stéphane Trifiletti en séance plénière du 22 octobre 2019
Monsieur le président, monsieur le vice-président, chèrEs collègues,
Dans le territoire rochefortais, la manne touristique s’est tarie, mettant en danger l’équilibre financier de l’Association Hermione notamment. Les quatre principaux acteurs du site (le CIM, le Musée de la Marine, l’Accromat, l’Hermione) ont travaillé courageusement à leur rapprochement ces dernières années, imaginant notamment une stratégie et une billetterie commune pour sortir de cette spirale négative.
Le projet de soutien au projet de requalification au site touristique de l’Arsenal de Rochefort a été lancé en juillet dernier. Même s’il se traduit pour le moment par une fréquentation en hausse de 17%, nous sommes très loin du prévisionnel et le panier moyen a même tendance à diminuer.
Les dépenses d’environ 800 000 euros en communication pour deux ans aboutissent à une augmentation du total de fréquentation de 20 000 personnes, soit environ 20 euros de communication dépensés par personne supplémentaire cette année… ce qui fait quand même beaucoup.
Nous ne remettons pas en cause l’intérêt global de la requalification touristique de l’Arsenal de Rochefort mais celui pose, en l’état un certain nombre d’interrogations. En effet, l’ensemble du projet reste flou quant à ses stratégies et objectifs malgré une enveloppe budgétaire conséquente : 25 millions d’euros au total d’ici 2023 avec une participation de 5 M€ pour la Région.
Les stratégies d’orientation de la requalification restent vagues elle aussi : on navigue entre patrimoine industriel et parc d’attraction sans vision stratégique réelle. Un cabinet d’études (qui en remplace un autre) a construit un schéma économique d’investissements sur quatre ans ; avec ce budget global très conséquent, mais sans vraiment préciser et assez détailler le projet. Quelle va être la destination exacte de cet argent ?
En outre, on nous parle par exemple d’un spectacle numérique autour de l’Hermione, mais on sait que ce genre d’attraction est rapidement obsolète et qu’il faudra donc aussi prévoir rapidement un renouvellement de cet équipement. Quel est alors le coût de fonctionnement de ce parc in fine et qui le financera ?
On connaît pour l’instant les sommes investies, mais le modèle financier global comme la stratégie reste peu détaillée et sa partie fonctionnement peut évidemment inquiéter. Il est d’ailleurs heureux que la Région ne s’engage pas sur cette partie fonctionnement, comme souligné à la page 16 de cette délibération.
Nous redoutons finalement un catalogue d’intentions ne garantissant pas d’assurer un équilibre d’exploitation viable. Cette fragilité économique reste selon nous préoccupante risquant de surcroît de décourager d’éventuels investisseurs privés.
Pour toutes ces raisons nous nous abstiendrons.
Je vous remercie.
[Seul le prononcé fait foi]