Rapport 2019 sur la situation en matière d’égalité femmes/hommes de la Région Nouvelle-Aquitaine pour 2018

Intervention de Katia Bourdin en séance plénière du 21 octobre 2019

Monsieur le président, mes chers collègues,

« Femme, réveille-toi , criait Olympe de Gouges en 1791 -accessoirement 2 ans avant de faire couper la tête par des hommes- le tocsin de la raison se fait entendre dans tout l’univers ; reconnais tes droits ».

En constatant la difficulté de la tâche, 230 années plus tard, j’aurais tendance à crier plutôt « Ensemble, réveillons-nous », car c’est collectivement que le défi doit être relevé, c’est par un travail collectif et quotidien que nous pourrons déconstruire les stéréotypes érigés par des sacrés bâtisseurs !

Les services chargés du plan d’action ont bien pris la mesure de cet enjeu et je les félicite d’avoir, avec ce plan, mis en mouvement une grande majorité des services sectoriels de la Région : prouesse de mettre en œuvre la transversalité des politiques dans la maison !

Le plan d’actions repose sur plusieurs principes de bon sens :

  • refuser la banalisation, refuser l’impunité des discriminations, des violences physiques et verbales ;
  • ne pas fermer les yeux sur les vies perdues , depuis le début de l’année, vous le savez, c’est plus de 120 vies massacrées.

Et bien, à l’image du 8 mars, considérons le 25 novembre comme une grande journée de sensibilisation et d’actions contre les violences faites aux femmes et engageons la collectivité, n’attendons pas les préconisations du Grenelle initié par l’État, qui arrivera forcément trop tard pour les prochaines victimes.

Parmi les priorités, redonner une visibilité aux femmes sur l’espace public, dans l’organisation de la société.

La Région a ses leviers : rebaptisons les lycées, ne laissons pas les stigmates d’une société machiste organiser les structurations mentales de nos chérubins. Ne laissons pas penser, en filigrane, que seuls les hommes méritent cette honneur.

Profitons-en pour rendre hommage à de nombreuses femmes de la Région qui ont marqué l’histoire :

  • La grande Aliénor, bien sûr ;
  • Rosa Bonheur, première artiste consacrée avec légion d’honneur et née à Bordeaux ;
  • Édith Cresson, première femme première Ministre en France ;
  • un lycée Joséphine Baker en Dordogne pour rappeler son engagement contre l’occupant nazi et la lutte contre le racisme de cette mère de 12 enfants ;
  • Maryse Bastié, née à Limoges et première grande aviatrice française au palmarès remarquable ;
  • Suzanne Valadon, de Bessines sur Gartempe, première femme admise à la Société nationale des beaux-arts, ce qui ne déplairait pas à Andréa Brouille.

La Région a ses leviers également grâce à la commande publique, la loi de 2014, a introduit un cadre réglementaire à cet égard mais ce cadre apporte-t-il toutes les garanties ? Que sait-on de l’égalité de salaire à fonction égale dans telle ou telle entreprise ? Le Spaser peut-il apporter de réelles garanties ?

Le Haut Conseil à l’égalité a lancé en 2016 la notion d’éga-conditionnalité ou autrement dit le conditionnement des financements publics à l’égalité entre les femmes et les hommes, je propose à Naïma Charaï que nous mettions ce document à l’ordre du jour du prochain comité de pilotage

NON à l’impunité des actes discriminatoires !

Dénonçons les actes, les paroles et combattons les symboles masculinistes qui gangrènent l’égalité des droits et des chances. C’est un travail collectif et c’est le travail de chacun et bientôt le tocsin de la raison se fera enfin entendre dans tout l’univers. Et nous aurons honoré notre devoir de mémoire.

Je vous remercie.
[Seul le prononcé fait foi]