Position du groupe sur le plan d’urgence voté en séance plénière du 10 avril 2020

Monsieur le Président, chers collègues,

Je tiens tout d’abord à saluer la mobilisation des services et du cabinet de la Région, qui ont permis la réactivité avec laquelle nous votons aujourd’hui ce plan d’urgence. Pour y avoir travaillé avec les élus du Pôle Culture – Éducation – Vie Associative, je peux témoigner de l’engagement réel des agents, et je les en remercie.

Ce plan d’urgence reflète les préoccupations partagées par l’ensemble des acteurs économiques de la Région : une préoccupation à court terme pour les emplois, pour l’impact sur l’activité, et à plus long terme sur la survie des structures, de tous types.

L’ensemble des acteurs est touché, la moitié de la France est au chômage, et nous constatons l’inversion de la hiérarchie des emplois dans notre société. Finalement, aujourd’hui, ce sont ceux que l’on considérait comme les « petits » qui font tourner la boutique.

Les Fonds de soutien comprennent des marqueurs très positifs:

  • la capacité à prioriser les secteurs essentiels à l’économie réelle et de proximité de la Région ;
  • l’intégration explicite des acteurs associatifs, culturels, de l’Économie Sociale et Solidaire ;
  • la responsabilité demandée aux entreprises, pour qu’elles ne versent pas de dividendes en même temps qu’elles bénéficient d’argent public.

 Je salue également la coopération attendue avec les EPCI. Vous l’avez dit, ce n’est ni la logique de compétition ni la logique de centralisation qui doivent prévaloir, mais celle de la coopération, dans une logique de subsidiarité. C’est chaque territoire, ses techniciens, ses élus, qui savent quels acteurs ont le plus besoin d’être soutenus, et la Région doit être à leur service.

Ce plan d’urgence est une réaction immédiate, prometteuse pour construire « le monde d’après ».

Un point, tout de même. J’ai dit que ceux que nous considérions comme les petits faisaient aujourd’hui tourner la boutique. J’aimerais qu’on jette, pour le plan de relance, le même regard sur les acteurs de l’économie dans notre Région.

Ce plan comprend une différence de traitement entre associations, structures de l’Économie Sociale et Solidaire, et entreprises au sens classique du terme. Alors que, comme les entreprises, les structures de l’ESS se mobilisent aussi pour coudre des masques ou maintenir des productions locales, vous l’avez-vous-même signalé M. le Président, alors que les associations sont elles aussi au front pour faire vivre la solidarité, pour sauver leurs emplois…

Comment expliquer que seuls 50% de l’impact de l’activité d’une association ou structure de l’ESS soit couverte, sur un mois seulement, jusqu’à 20 000 euros, alors que 100% du besoin d’une entreprise peut être couvert, sur toute la période, jusqu’à 100 000 euros ?

Je ne dis pas que ça doit être open bar. Je dis que tout le monde doit être logé à la même enseigne, quel que soit son statut, s’il contribue aux activités économiques essentielles pour notre Région, et j’espère que cela pourra être pris en compte dans le plan de relance.

Je salue ceux que nous considérons comme les « petits» de notre économie, et je sais qu’il y en a d’autres, les commerçants, et j’attire notre attention sur un point sur lequel je ferai des propositions, pour que nous puissions agir : ce sont les acteurs des séjours de vacances et du tourisme social. Sauvons les colos, Monsieur le Président, donc beaucoup pourraient ne pas survivre à la crise, alors que nos enfants auront tant besoin de grand air après ces mois confinés.

 Nous appelons à garder, dans le plan de relance, ce qui est né de bon pendant cette période, notamment les projets les plus solidaires, garder en mémoire ce qu’elle aura pu nous démontrer comme étant faisable, alors que nous le pensions infaisable, je pense à la simplification administrative au service des acteurs de la Région, je pense à la réactivité au service des producteurs locaux.

Enfin, nous saluons le fait que le plan de relance s’inscrive explicitement dans les rails tracés par NéoTerra. Sa temporalité moins dictée par l’urgence devra permettre d’y travailler de manière concertée.

Je vous remercie.

[Seul le prononcé fait foi]

 

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