Ecobiose : présentation des premiers résultats 🗓 🗺
Mardi 2 juillet 2019 à Bordeaux, Nicolas Thierry, vice-président en charge de l’environnement et de la biodiversité présentait les premiers résultats d’Ecobiose, comité scientifique régional interdisciplinaire sur les enjeux économiques et socio-culturels de la biodiversité
Créé en 2017 et de façon inédite sur le sujet, le comité scientifique Ecobiose, mis en place par le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, présentera les premiers résultats de ses travaux sur les rôles et l’état de la biodiversité dans le fonctionnement des sociétés humaines et des écosystèmes du territoire de Nouvelle-Aquitaine.
Les chapitres 2 et 3 seront en effet présentés, axés respectivement sur la biodiversité dans la viticulture et la filière forêt-bois, avec rappel du premier chapitre relatif à la biodiversité dans les plaines agricoles (déjà présenté en juin 2018), en présence de :
- Vincent Bretagnolle, directeur de recherche au Centre d’Etudes Biologiques de Chizé, CNRS et coordinateur du projet,
- Sabrina Gaba, chargée de recherche INRA à l’UMR Agroécologie et à l’USC Agripop et co-responsable du 1er chapitre,
- Adrien Rush, chargé de recherche à SAVE, UMR 1065 INRA de Bordeaux Sciences Agro et co-responsable du chapitre 2,
- Philippe Deuffic, ingénieur de recherche au sein de l’unité ETBX de l’IRSTEA, et co-responsable du chapitre 3,
- Jean-Pierre Raynaud, vice-président du Conseil régional en charge de l’agriculture.
Face à son érosion alarmante, jouant pourtant un rôle capital pour les sociétés humaines, la biodiversité constitue un enjeu majeur du 21ème siècle, au même titre que le climat.
Avec Ecobiose , l’objectif est d’évaluer la dépendance des activités humaines à la nature et les conséquences de l’érosion du vivant pour nos sociétés en s’appuyant sur l’ensemble des publications scientifiques régionales en la matière. Cette démarche régionale pourrait ainsi servir de préfiguration pour un échelon national.
Le rapport complet sur le rôle de la biodiversité dans les socio-écosystèmes de Nouvelle-Aquitaine, issu de la contribution de plus de cent chercheurs, paraitra en octobre prochain.
Messages clés des chapitres plaines agricoles, vigne et vin, forêt et filière bois
Les écosystèmes agricoles, viticoles et forestiers abritent une riche diversité biologique, qu’elle soit végétale ou animale, sauvage ou domestique. Par exemple, 50% des espèces d’oiseaux d’Europe habitent les espaces cultivés.
Cette biodiversité soutient la production dont bénéficient les exploitants (augmentation des rendements et de la qualité de la production). Par exemple, la pollinisation par les insectes (abeilles) peut augmenter les rendements (30 à 40%) et les revenus (200 à 300 euros) en oléo-protéagineux (colza, tournesol).
La biodiversité fournit aussi d’autres services dont bénéficie l’ensemble de la société (épuration de l’eau, régulation du climat, activités récréatives…).
Or, cette biodiversité est en érosion accélérée dans tous les systèmes de production néo-aquitains (déclin constaté chez les plantes, insectes, oiseaux et mammifères). Par exemple, des espèces d’oiseaux qui utilisent fortement les vignes (bruant-Ortolan, pie-grèche) sont en déclin marqué voire au bord de l’extinction notamment en ex-région Poitou-Charentes.
En effet, l’intensification des pratiques (en particulier l’utilisation massive des produits phytosanitaires, la mécanisation), l’uniformisation des paysages agricoles, viticoles et sylvicoles (impliquant la disparition des haies, bosquets, mares…) et l’introduction d’espèces envahissantes (frelon asiatique par exemple), entraînent ou accélèrent le déclin de la biodiversité.