Règlement d’intervention pour le développement d’un tourisme durable et équilibré

Intervention de Vital Baude sur le règlement d’intervention pour le développement d’un tourisme durable et équilibré

Monsieur le Président, mes chers collègues,

Nous voulons tout d’abord saluer le travail qui se poursuit sur un certain nombre de chantiers.
C’est vrai, entre autre, sur le littoral, et je suis bien placé pour constater la cohérence de ce règlement d’intervention avec les problématiques des risques et de préservation du notre vaste littoral ! C’est vrai également sur l’itinérance cyclable, ou encore sur les Parcs naturels régionaux.

Je note également la prise en compte d’une modification demandée en commission concernant les espaces naturels touristiques qui était une formulation extrêmement maladroite, en particulier pour un certain nombre d’acteurs de la préservation des espaces naturels. Je veux donc remercier Sandrine Derville pour cette prise en considération.

J’apprends également avec satisfaction la prise en compte d’une demande qui avait été faite par notre collègue Stéphane Trifiletti concernant les impacts globaux du tourisme, via une expérimentation des services avec l’Ademe pour mesurer, comprendre et agir vraiment vers la soutenabilité de ce secteur.

Nous nous réjouissons également de l’instauration de critères sociaux et environnementaux dans ce règlement d’intervention. Même si leur mise en œuvre nous parait un peu incertaine, c’est une nouveauté qui va dans le bon sens.

Cependant ces critères n’écartent :

  • ni les gouffres énergétiques du type Center parc, qui de notre point de vue sont à l’opposé de la sobriété énergétique recherchée ;
  • ni les vagues artificielles alors que la neige artificielle est, elle, exclue de façon explicite dans ce règlement d’intervention.

J’entends la réflexion proposée concernant les paquebots de croisières, qui asphyxient les littoraux et contribuent lourdement au dérèglement climatique.

Et si certaines ont été intégrées, nous regrettons que d’autres modifications évoquées en commission qui semblaient acceptées n’ont finalement pas été prises en compte dans la délibération qui nous est proposée aujourd’hui. :

  • c’est vrai pour la prise en compte du pescatourisme qui aurait pu être très facilement intégrée au même titre que l’agritourisme ;
  • c’est vrai également pour le nautisme qui aurait mérité d’être restreint à la plaisance la plus vertueuse ou la moins impactante.

D’autre part, nous devons également garder en mémoire les manifestations anti-tourisme de l’été dernier en Espagne (à Barcelone ou à San Sébastien), mais aussi, dans une certaine mesure, le ras-le-bol exprimé également en France, notamment au Pays Basque.

Ces manifestations mettent en lumière de réelles difficultés pour les habitants des territoires soumis à la pression touristique, et notamment, pour les plus modestes qui ont de plus en plus de mal à se loger. Il manque donc dans ces critères, en particulier concernant les aides aux collectivités, une réflexion pour considérer leurs efforts, ou au contraire, leur manque d’effort pour respecter la loi SRU.

Vous aurez compris que notre accueil favorable des éco sociaux conditionnalités et l’approbation d’une partie de ce règlement d’intervention n’effacent pas nos craintes de voir le tourisme continuer :

  • à contribuer au de dérèglement climatique ;
  • à augmenter la pression sur notre patrimoine naturel ;
  • à aggraver les conditions de vie des habitants, qui doivent pouvoir continuer à habiter sur ces territoires.

C’est pourquoi nous nous abstiendrons, si vous n’avez pas davantage de garanties à nous apporter.
Je vous remercie.
[Seul le prononcé fait foi]