Propos liminaires de Léonore Moncond’huy en séance plénière du 4 mars 2019

Intervention de Léonore Moncond’huy en séance plénière du 4 mars 2019

Monsieur le Président, cher·e·s collègues,

Tout d’abord, je souhaiterais au nom des écologistes du groupe de cette mandature, mais aussi des mandatures précédentes, où ils ont siégé à ses côtés dans la majorité du Limousin, saluer notre profond respect pour l’abnégation et le dévouement de Gérard Vandenbroucke pour la chose publique, dont il aura fait preuve jusqu’à l’extrême limite de ses forces. Nous n’oublierons pas cette leçon de courage.

 

Cela fait 20 ans que de sommet en sommet on parle de « sauver les générations futures ». Aujourd’hui, ces générations, elles sont dans la rue. Des collégiens appellent à la grève, sous l’impulsion de la jeune Gretha Thunberg.

Qu’est-ce qu’elles nous disent, qu’est-ce qu’elles demandent ?

Non pas de pouvoir survivre sur cette planète, mais tout simplement de pouvoir y vivre.

  • Depuis 3 décennies on pense que la menace pesant sur le climat et sur nos écosystèmes sera surmontée par le tout technologique. Mais non, il est illusoire de parier uniquement sur la technologie, elle ne fait la plupart du temps que décaler les problèmes. C’est un mythe, qui nous tétanise et nous empêche de nous hisser à la hauteur des enjeux.
  • La seule et unique planche de salut, pour les jeunes générations, c’est la solidarité. Quand on sait que 10% de la population mondiale émet 50% des GES, c’est d’abord ceux qui ont un impact carbone le plus délirant qui doivent montrer l’exemple. C’est le ressenti légitime des gilets jaunes, qui voient leur carburant taxé, alors que l’avion dont bénéficient avant tout le plus riches n’est pas taxé, et fait l’objet de finances publiques conséquentes.

La coopération, la solidarité, sont aussi le propre de l’intelligence humaine. Notre inventivité politique peut aussi être au service de cela – dans l’articulation entre transports scolaires, circuits courts, éducation sur tous les territoires, etc… L’harmonisation des tarifications sociales des moyens de transport collectifs – le TER, les transports scolaires- va dans le bon sens, en conciliant prise en compte des enjeux sociaux et écologiques.

Il faut remettre la coopération, la solidarité, au cœur de toutes nos politiques.

L’eau en est une parfaite illustration. Prenons Caussade chez nous, dans le Lot-et-Garonne. Comment accepter ? Comment accepter qu’un groupe de personnes, bénéficiant d’argent public, construise illégalement un ouvrage avec de surcroît la bénédiction de certains élu·e·s. Que font-ils ? Dans une période de raréfaction de la ressource, ils la privatisent au détriment des autres, alors que l’on sait que les conflits d’usage vont être de plus en plus tendus.

Si on accepte ça, c’est ouvrir la porte à la destruction de notre cohésion sociale. Le rôle du politique est d’assurer la préservation du bien commun. La génération de jeunes manifestants, partout en Europe, c’est ça qu’elle nous dit : les politiques ne doivent plus se contenter de subir, et de pallier les conséquences de projets privés, ou de se faire le relais bien trop tardif de mouvements citoyens. Les politiques doivent reprendre la main, et montrer la voie, si difficile soit-elle.

Nous, élu·e·s, pouvons essayer d’entrevoir le monde qui sera celui des jeunes générations, et nous devons essayer de le préserver, dans chacune de nos délibérations. C’est la résilience de nos territoires que nous devons engager.

Je vous remercie.
[Seul le prononcé fait foi]