Cap ferret : prendre la mesure des enjeux pour éviter un nouveau « Signal »

COMMUNIQUE DE PRESSE
8 février 2019

La Région a décidé, dès 2017, de mobiliser plus de 1,9 M€, soit 60% du financement de la « stratégie locale de gestion de la bande côtière » de la commune de Lège-Cap Ferret, sur fonds propres et sur fonds européens, dont elle est autorité de gestion.

Les risques côtiers sont en effet un axe majeur de la politique « Littoral » de la Région Nouvelle-Aquitaine qui y consacre des crédits à la hauteur de l’enjeu qu’ils constituent. La situation du Cap Ferret est connue depuis longtemps et la Région est déjà intervenue pour assurer la restauration dunaire ou le confortement du banc du Mimbeau, cordon protecteur de la pointe.

Je me félicite donc que le préfet prenne la mesure des problèmes de la pointe du Cap Ferret et applique ainsi diverses actions déjà envisagées dans cette stratégie, accompagnée par le GIP Littoral Aquitain et approuvées par l’ensemble des partenaires dont l’Etat lui-même : plan communal de sauvegarde, réhabilitation dunaire et rechargement en sable…

Je me réjouis également qu’il s’inquiète de la dimension environnementale et de la nécessaire et inéluctable relocalisation des biens menacés. C’est une finalité inscrite dans la politique régionale de préservation du littoral.

Tout ce travail n’aurait pas pu être mis en œuvre sans les compétences scientifiques et l’expertise de l’Observatoire de la Côte Aquitaine créé par la Région et l’Etat et qui expertise le littoral depuis plus de 20 ans et consolide les données nécessaires aux décisions publiques. Tous les ans son programme d’action dégage des moyens permettant d’accompagner quasi quotidiennement la commune et répondra cette année encore présent pour accompagner la mise en œuvre de cette stratégie.

Cependant, pour que ces études ne restent pas lettre morte, j’alerte le gouvernement et les parlementaires : les menaces sont scientifiquement connues et ils doivent dès aujourd’hui mettre à disposition des collectivités des outils législatifs, administratifs ou financiers afin que ces études de relocalisation ou de recomposition spatiales soient suivis des faits.

Les annonces de proposition de loi, les concertations nationales du type « Dynamique(s) Littoral » et autres missions d’inspections du ministère n’ont pour l’instant accouché de rien.

Pire, sur le littoral, les seules évolutions législatives votées jusqu’ici par cette majorité sont destinées à fragiliser la loi Littoral, en permettant l’urbanisation des dents creuses auxquelles personne n’avait touché jusqu’à présent. Au risque d’ailleurs d’augmenter le nombre de bien menacés dans les décennies à venir.
Il est donc temps que le gouvernement et les parlementaires prennent la mesure du problème avant qu’un nouveau « Signal » intervienne sur la pointe du Cap Ferret !

Vital Baude, Conseiller régional, Délégué au Littoral, Région Nouvelle-Aquitaine ; Co-président du comité de pilotage de l’Observatoire de la Côte Aquitaine