Règlement d’intervention pour les manifestations culturelles
Intervention de Katia Bourdin en séance plénière du 18 décembre 2018
Monsieur le Président, cher·e·s collègues,
Il semblait impossible d’harmoniser les règlements d’intervention régissant les manifestations culturelles sur les trois ex régions tant l’esprit semblait différent et c’est un défi difficile qu’ont relevé avec courage les services culturels de Limoges et les élu·e·s. Nathalie Lanzi a donné de sa personne en sillonnant notre Région cet été au rythme des festivals.
Il convient également de s’enorgueillir des principes et de la démarche qui ont guidé l’élaboration de ce règlement et notre groupe, qui croit fondamentalement à la notion de droits culturels comme garantie des politiques au service du public ne peut que se féliciter des propos qui introduisent cette délibération.
Non seulement ce nouveau règlement est le fruit de la conférence territoriale de la culture qui a mené une concertation décentralisée associant toutes les esthétiques, portant une incitation forte à la mutualisation, la coopération et la diversité des partenariats publics et privés, mais il s’inscrit encore dans une transversalité avec la jeunesse, les transports, le numérique et l’aménagement des territoires.
Nous regrettons, cependant que la transition écologique, elle, n’apparaisse pas clairement dans les critères de sélection ou de bonification et nous pensons que la plénière consacrée à la « transition écologique », en juillet prochain, sera l’occasion d’une étude précise pour inciter les événements culturels, mais pas seulement, à limiter leurs impacts environnementaux. On notera qu’une charte des éco-manifestations préexistait dans deux des ex-Régions et pourrait servir de base de travail, tout comme la norme ISO 26000 du 1er novembre 2010.
Pour les plus gros festivals qui participent à l’image de marque de notre Région, le recours au conventionnement pluriannuel d’objectifs nous semble une mesure adaptée pour sécuriser les associations, EPCC portant ces projets. De même, le basculement sur le budget communication du soutien à la promotion des manifestations portées par des groupes capitalistiques multinationales dépasse 20 millions d’euros de chiffre d’affaires.
Pour les plus petits festivals à rayonnement local et territorial, des interrogations subsistent. Comment peut-on prétendre à l’aménagement culturel des territoires en excluant des festivals installés dans les villages qui, depuis 30 ans, participent activement à la vie sociale ?
Pourquoi exiger pour ces petites manifestations locales le même budget plancher de 100 000 euros que pour les manifestations à rayonnement régional ? Il faudra peut-être quantifier l’apport en nature du bénévolat. Ces «foires aux boudins» comme le Président aime à les appeler participent concrètement et activement au maillage culturel du territoire.
Enfin, pourquoi éliminer les festivals de spectacle vivant sans billetterie ? Parce qu’ils sont gratuits ? Pourtant, ils donnent la « capacité à chacun de prendre part à la vie culturelle » ( article 27 déclaration universelle des droits de l’homme et article 5 déclaration de Fribourg), comme le souligne également le CESER.
Je vous remercie.
[Seul le prononcé fait foi]