Les écologistes refusent le projet de ferme usine des 1 600 veaux en Dordogne
Communiqué de presse 11 décembre 2018
Le groupe écologiste et citoyen à la Région Nouvelle-Aquitaine rappelle son opposition au projet d’élevage bovin qui souhaite agrandir son cheptel de 378 à 800 veaux, près de Périgueux.
Il ne s’agit ni plus ni moins que de concentrer des centaines d’animaux sur une surface réduite dans des bâtiments fermés, sur des grilles au sol. Afin de baisser le coût de production, les animaux, séparés de leur mère à 8 jours, sont engraissés sur des périodes très courtes à partir de poudre de lait.
La concentration animale, loin de garantir des conditions sanitaires optimales, favorise au contraire les maladies et le stress des bêtes. La production de piètre qualité qui en découle ne dégage qu’une faible plus-value.
Ce type d’élevage est fortement émetteur de gaz à effet de serre tant par l’utilisation d’intrants, que par le modèle économique de production nécessitant beaucoup de transports. L’émission importante de méthane par les bovins eux-mêmes, fait de ce type d’élevage l’une des principales sources d’émission de méthane, gaz aux effets démultipliés sur le climat.
A l’heure où la crise des territoires ruraux est à son paroxysme, on ne peut que s’interroger sur les conséquences de telles structures sur l’agriculture locale, ses emplois et sur l’environnement. Le coût important des effets secondaires de ce type d’élevage est à terme très élevé et supporté par la collectivité.
A contre-courant de la demande croissante d’une alimentation de qualité, de bien traitance animale et de circuits courts, ces fermes usines sont d’abord destinées à maximiser les profits des multinationales. Ici, le projet est soutenu par l’abattoir SOBEVAL, filiale du groupe hollandais Van Drie, afin d’alimenter des filières d’exportation.
Même l’ONU remet en question ce modèle agricole et alimentaire : « Il existe un large consensus sur le fait que l’agroécologie peut contribuer à atteindre un large éventail d’objectifs politiques, environnementaux et de sécurité alimentaire, alliant des objectifs liés à la durabilité, à la réduction de la pauvreté rurale ».
Les écologistes regrettent une fois de plus que ce type de projets sans avenir et contraire aux préoccupations agroécologiques voit encore le jour et demandent instamment au Préfet de Dordogne ne pas délivrer d’autorisation d’extension d’une installation classée pour l’environnement (ICPE).
Notre groupe avait déjà été à l’initiative de la motion « Promouvoir la bien traitance animale » votée par l’Assemblée régionale en juin dernier. Nous resterons particulièrement vigilants à ce qu’aucun financement régional ne vienne subventionner ce projet, que ce soit dans sa phase d’étude, ou dans sa concrétisation.