Intervention de Laurence Motoman sur la politique de préservation et de reconquête des eaux souterraines et superficielles (programme Re-Sources)

Intervention de Laurence Motoman en séance plénière du 26 juin 2018

Monsieur le président, chèr·e·s collègues,

La Nouvelle-Aquitaine prend sa part dans ces changements positifs, avec la nouvelle politique de l’eau, fruit d’une concertation lancée par la Région en mars 2017, et qui permet de rénover et d’unifier le cadre d’intervention dans la nouvelle Région.
Nous remercions particulièrement le président, Alain Rousset qui a su engager notre Région dans une politique de l’eau ambitieuse et visionnaire quant aux enjeux futurs.
Dans ce règlement d’intervention, nous appelons à une vigilance accrue sur l’orientation 3 : préserver et restaurer les ressources en eau et les milieux aquatiques associés.
La semaine dernière un rapport de l’organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a été présenté. Il s’intitule « more people, more food, worse water » (plus de personnes, plus de nourriture, moins d’eau). Ce rapport nous confirme la rareté et la pollution de la ressource eau au niveau mondial.
Alertant sur les causes principales : « la pollution de l’eau induite par des pratiques agricoles non durables menacent sérieusement la santé humaine et les écosystèmes de la planète » et concluant : « la manière la plus efficace d’atténuer les pressions sur les écosystèmes aquatiques et les écologies rurales est de limiter l’exportation de polluants à la source. »
Le chapitre « eau » du rapport régional « Acclimaterra », est également clair sur l’urgence de sécuriser l’eau potable pour les besoins fondamentaux. Selon les prospectives, une augmentation de 1°C aura pour conséquence une hausse de 1,6% des besoins en eau potable. Précisant que « la problématique de la répartition spatiales des besoins, et donc des prélèvements se posent avec acuité. »
Si nous ajoutons d’autres éléments comme l’augmentation d’un million d’habitants à l’horizon 2050, c’est à dire, 6,9 millions de Néo-Aquitains, l’urgence est de protéger et sécuriser l’accès à l’eau potable.
 
Le CESER de Nouvelle-Aquitaine partage cet avis et déclare : « la préservation de l’eau potable doit constituer une priorité, en cohérence avec la hiérarchie établie dans le code de l’environnement. »
La Région Nouvelle-Aquitaine a pris toute conscience de cette urgence, en décidant de déployer le dispositif  « Re-Sources » sur tout le nouveau territoire.
Cette initiative, créée dans l’ex-Région Poitou-Charentes, afin de protéger les aires de captages d’eau destinée à la consommation humaine (EDCH), nous permet un retour d’expérience positif, établissant que les métabolites de pesticides et autres polluants n’augmentent plus, mais que leur concentration ne baisse pas.
Ainsi, pour améliorer les résultats de la qualité de l’eau sur les aires de captages prioritaires, nous devons développer des éco-conditionnalites grâce à des techniques agronomiques, comme la phyto-épuration ou l’agroforesterie en polyculture, permettant une épuration naturelle.
De plus, la participation citoyenne nous paraît essentielle pour que les acteurs concernés  s’approprient le projet de territoire et créent une dynamique autour de la protection de l’eau.
Le rapport « Acclimaterra » souligne également que « l’apprentissage d’une gouvernance hydro-climatique requiert une organisation originale, inclusive et participative qui reste à imaginer pour déterminer le futur mix hydrique sur les territoires de la Région. Laisser ouverte la possibilité d’étudier diverses solutions alternatives possibles est une condition indispensable pour garantir la confiance entre les partenaires ».
La Région Nouvelle-Aquitaine a su être pionnière dans le développement d’outils d’atténuation et d’adaptation aux dérèglements climatiques, et a mis en œuvre des actions en cohérence avec les objectifs affichés.
Nous préparons  l’avenir, afin d’anticiper les crises coûteuses sur les plans écologique, sanitaire, social, économique et politique. Tout en léguant des alternatives adaptatives aux générations présentes et futures.
Je vous remercie.
[Seul le prononcé fait foi]