Dossier de l’ours pyrénéen : un calendrier enfin annoncé pour la réintroduction de deux femelles
Le groupe des élu·e·s écologistes à la Région Nouvelle-Aquitaine affiche sa plus grande satisfaction après l’annonce faite hier par Nicolas Hulot, ministre de la transition écologique et solidaire, de sa volonté de réintroduire deux ourses dans les Pyrénées béarnaises à l’automne prochain.
Nicolas Thierry, vice-président en charge de l’environnement et de la biodiversité, demandait dès septembre 2016 à Ségolène Royal, alors ministre de l’écologie, la réintroduction de deux ourses femelles en vallée d’Aspe. Demande réitérée à l’été 2017 par Jean-François Blanco à Nicolas Hulot, nouveau ministre en charge de ce dossier.
« C’est une excellente nouvelle, si longtemps espérée, pour sauver l’ours brun des Pyrénées, l’avenir d’Aspe et Ossau, pour une montagne vivante » se réjouit Jean-François Blanco, qui souligne par ailleurs « le caractère équilibré et raisonnable de cette décision dont la finalité consiste à sauver l’espèce« .
Nicolas Thierry voit pour sa part dans cette annonce « un signal fort en faveur de la biodiversité et une belle victoire après des années de combat« , tout en saluant « le formidable travail de pédagogie des associations environnementales« .
Au début du mois de mars 2018, le tribunal administratif de Toulouse avait condamné l’État pour non-respect de l’obligation lui étant faite d’assurer la bonne conservation de l’ours brun dans les Pyrénées. La décision des juges pointait bien l’urgence : faute de réintroduire des femelles, l’ours risque tout simplement de disparaître des Pyrénées.
L’annonce de la réintroduction de deux ourses permettra de conserver et de transmettre le patrimoine génétique de la souche pyrénéenne que possède Cannellito (12 ans, le fils de Cannelle, la dernière femelle de souche pyrénéenne tuée par un chasseur en 2004), l’un des deux derniers ours mâles, avec Néré (19 ans, de souche slovène), présent dans les Pyrénées occidentales.
La présence de deux femelles viendra récompenser plusieurs décennies d’efforts publics et privés pour aller vers une cohabitation entre l’ours et le pastoralisme, l’ours et la chasse, et pour protéger les habitats de cette espèce. La réintroduction de deux ourses réaffirmera, par ailleurs, l’identité pyrénéenne : conserver ce patrimoine génétique, c’est aussi conserver un patrimoine culturel fortement ancré (carnavals, blasons, mythes, légendes, contes et dictons pyrénéens associés à l’ours).
Le groupe des élu·e·s écologistes restera très vigilant sur l’application du calendrier annoncé par le ministre afin que soit préservée la biodiversité exceptionnelle des vallées béarnaises en harmonie avec le pastoralisme, et ainsi assurer son avenir et sa transmission aux générations futures.
Nicolas Thierry, vice-président en charge de l’environnement et de la biodiversité.
Jean-François Blanco, conseiller régional des Pyrénées-Atlantiques.