Intervention relative à la politique santé de la Région Nouvelle-Aquitaine – Règlement d’intervention et appels à projet

Intervention de Stéphane Trifiletti en séance plénière du 19 décembre 2017

Monsieur le président, cher·e·s collègues,

Avec le dérèglement climatique et la perte de biodiversité, les pollutions de toutes natures sont le troisième facteur principal à la crise écologique à laquelle nous sommes confrontés et qui ne cesse de s’aggraver. D’ailleurs, ces 3 facteurs se renforcent les uns les autres entre eux et on constate que les principales causes de mortalité et de souffrance modernes sont dues à des maladies corrélées à nos modes de vie et à l’environnement.

C’est pour cela que nous aurions souhaité que la prévention apparaisse en première position de cette politique régionale santé dans le règlement d’intervention qui nous est soumis.

En effet cette politique mise beaucoup sur les projets technologiques et la médicalisation ce qui nous semble un objectif, certes louable mais sans doute un peu trop prégnant autour de l’accès aux soins, la télémédecine, la e-santé, l’oncologie, les gros équipements scientifiques…

Un point de vigilance donc : ne pas renforcer une industrie lourde de la santé voire de la maladie au détriment de la prévention dont on sait en France qu’elle est le parent pauvre des politiques de santé. Les investissements les plus lourds ne doivent pas se situer de manière prioritaire dans le curatif mais dans la prévention.

Nous espérons que ces dimensions préventives puissent être mieux prises en compte dans les appels à projet et notamment celui concernant la prévention autour de quelques items :

  • promouvoir une alimentation plus saine, diversifiée, locale, de saison ;
  • s’appuyer sur les populations elles-mêmes :
    • mettre en place des services de soutien à la fonction parentale ;
    • favoriser la capacité des jeunes à protéger leur santé ;
    • favoriser non seulement les pratiques sportives mais aussi l’éducation au goût et les expériences de Nature et de reconnexion à notre environnement pour lutter contre le déficit de nature ;
  • réduire les pollutions électromagnétiques, avec une réflexion autour des seuils maximaux d’exposition.

Aborder la santé par le biais environnemental et la prévention, c’est aussi être conscient des obstacles qui existent, et notamment les lobbies qui agissent pour préserver des intérêts financiers au détriment de la santé publique :

  • le lobby de l’industrie chimique avec entre autres les pesticides, les perturbateurs endocriniens, les OGM… ;
  • le lobby de l’industrie pharmaceutique ;
  • le lobby de l’industrie agro-alimentaire qui est à l’origine de la mal bouffe, c’est à dire d’une alimentation ; transformée trop grasse, trop salée, trop sucrée, avec trop d’additifs pour masquer le manque de saveur, d’aliments dénaturés et uniformise le goût dans le mauvais sens.

Pour conclure,  les systèmes de santé les moins performants sont ceux qui font le moins de prévention, qui interviennent trop tard et donc de manière plus coûteuse, aussi il est essentiel que la Région Nouvelle-Aquitaine puisse éviter cet écueil et contribuer à développer un éco-système médical vertueux sur notre territoire.

Notre groupe votera donc favorablement cette délibération 34, car l’approche globale novatrice est là, reste à pousser le curseur sur l’entrée prévention… et nous ne doutons pas que Françoise Jeanson aura à cœur d’agir en ce sens.

Je vous remercie.

[Seul le prononcé fait foi]