Eau et Alimentation – 23 novembre 2017 – Poitiers
Stéphane Trifiletti représentait la Région Nouvelle-Aquitaine aux Rencontres Nationales CoMéDie (Concertation, participation et médiation appliquées à l’environnement et au territoire) à l’Hôtel de Région de Poitiers.
Intervention de Stéphane Trifiletti :
« Bonjour à toutes et tous,
Permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue sur le site de l’Hôtel de région de Nouvelle-Aquitaine à Poitiers.
Saluer tout d’abord les pilotes de l’association Comédie: Ifrée, Geyser et l’Union régionale des CPIE de la région Auvergne Rhône Alpes.
Ravi que Poitiers accueille ce second opus des rencontres Comédie après celui de Lyon en 2016.
Saluer aussi le partenariat avec le réseau CIVAM, l’Institut de Concertation et de Participation Citoyenne ainsi que tous les acteurs présents aujourd’hui : chercheurs, associations, fonction publique décentralisée, collectivités territoriales, entreprises organisations professionnelles, citoyennes et citoyens…
Si on regarde le logo régional, Aquitania c’est le pays des eaux dans les temps longs : eaux turbines, limpides, métamorphiques, tumultueuses, océaniques, lacustres, fluviales, ou SAGEs, bruyantes, silencieuses ou rugissantes… (La crinière représente 5 cours d’eau : Adour, Charente, Dordogne, Garonne, Vienne… )
Aquitania pays des eaux donc du vivant… Vivant évidemment support de notre alimentation et de notre culture alimentaire et culinaire de l’Antiquité à nos jours.
Enjeux multiples et interconnectés donc autour de l’eau et de l’alimentation dans nos territoires impactés par le dérèglement climatique et l’érosion très préoccupante de la biodiversité.
Enjeux autour des usages de l’eau avec une spécificité ici puisqu’en Nouvelle-Aquitaine les prélèvements à usage agricole représentent la moitié des prélèvements alors que la moyenne française est seulement d’un quart.
Enjeux autour de l’alimentation au moment des États Généraux éponyme autour des circuits alimentaires territorialisés, de l’approche globale santé-alimentation et de la nécessaire prise en compte de la souveraineté alimentaire ici et là bas.
Enjeux d’autant plus prégnants que la région Nouvelle-Aquitaine est la première région agricole française et européenne en valeur comme en nombre d’exploitations.
La Région Nouvelle-Aquitaine s’engage dans toute une série de politiques dans nos territoires pour ces communs que sont l’eau et l’alimentation.
Impossible d’être exhaustif, je souhaite juste évoquer quelques chantiers :
La Région Nouvelle-Aquitaine a mis en œuvre une « grande concertation » autour de l’eau dont les résultats serviront de base à la mise en œuvre courant 2018 d’un règlement d’intervention dédié.
La Région étudie aussi avec ses partenaires la généralisation d’un dispositif que vous connaissez bien, le programme Re-Source dispositif permettant une gestion partenariale décentralisée et participative autour de l’eau dans nos territoires.
La Région accompagne aussi la transition vers l’agro-écologie et la lutte contre le gaspillage alimentaire :
Cela s’est traduit notamment par la signature du « Pacte ambition bio » qui prévoit le doublement de la surface agricole utile d’ici 2020, une meilleure structuration de la filière bio de « la fourchette à la fourche » en n’occultant pas la formation ; enfin la labellisation autour de territoires bio engagés …
Une volonté affichée également de la Région de réduire de 30% le gaspillage alimentaire dans les lycées.
Mener une approche alimentaire globale et territorialisée doit contribuer in fine à contribuer à diminuer notre empreinte carbone. Notre objectif global est de diminuer de 30% les émissions gaz à effet de serre en Nouvelle Aquitaine, de diminuer de 30% nos consommations énergétiques, de parvenir à la production de 32% d’énergies renouvelables à la fin du mandat.
Enfin inscrire le tout dans le respect et la reconquête du Vivant avec la création d’un comité scientifique «biodiversité régionale», la mise en place d’un « plan pollinisateur », la poursuite de la politique Éducation Nature Environnement pour se reconnecter à Gaia et auquelle je tiens particulièrement, pour construire les solidarités écologiques d’aujourd’hui et de demain.
Les chantiers sont nombreux et tous interconnectés vous l’avez compris dans nos socio-écosytèmes néo-aquitains du local au global.
La réflexion autour des communs peut être, doit être au cœur de l’innovation des politiques dans nos territoires qu’ils concernent par exemple l’usage des semences ou de l’aquifère pour ne citer qu’elles et ce, à différentes échelles.
Réfléchir à ces communs c’est aussi ré-interroger nos représentations de l’intérêt général.
C’est un atout dans cette période de transition.
Atout de cette troisième voie au delà de la privatisation ou de la gestion publique pour inventer cette gouvernance adaptative ensemble pour nos territoires.
Alors que les pressions restent très fortes et que certains souhaitent un «Enclosure Water and Food act» il est finalement souhaitable qu’Aliénor échange avec Elinor pour construire cette communauté d’agir.(je veux parler d’Aliénor d’Aquitaine et d’Elinor Ostrom)
Communauté d’agir autour de la Concertation, de la Médiation, du Dialogue.
COMEDIE en grec Komos, c’est la célébration et la procession… Implique un cheminement partagé véritable reflet de notre Psyché c’est à dire de notre volonté commune dans nos territoires.
J’étais parti d’une référence antique via Aquitania pays des eaux, je voudrais conclure autour d’un objet concret de la démocratie antique.
Le Clepsydre, qui permettait de mesurer le temps de parole grâce à l’eau écoulée, et que l’on retrouve finalement dans l’expression populaire, « il en est passé de l’eau sous les ponts… »
L’orateur devait s’arrêter quand le clepsydre était vide.
Cet objet nous rappelle que les ressources sont finies, que les solutions seront démocratiques autour d’ Agoras territoriales que le temps presse souvent pour relever les défis de notre temps… et qu’accessoirement il est urgent pour moi de passer la parole …
Bonne coopération, bonne mutualisation. Merci. »